Blanche-Neige et le chasseur... Et les 8 nains... Et les 170 millions de budget... Et... Et ça donne quoi ?

Publié par Vivien-benmouffek (appelé dans ses heures sombres Benmouflexible) sur 12 Juin 2012, 23:00pm

Catégories : #Sorties Ciné, #Dans le Magnéto

Décidément, le cinéma 2012 a été rempli d'étranges affaires, entre un reboot de Spider-Man à peine 5 ans après la fin (un peu ratée tout de même) de la trilogie de Sam Raimi, un retour à la science-fiction de Ridley Scott qu'on attendait comme un choc, un chef d'oeuvre qui nous ferait changer notre perception de l'univers et qui serait équivalent au 2001 de Kubrick, et dont a immergé une grande déception (malgré un excellent film de SF), on avait donc une semi-guerre des Blanche-Neige, avec deux nouvelles versions du conte des frère Grimm sorties à à peine deux mois d'intervalle.

Et c'est ainsi qu'est arrivé Blanche-Neige Et Le Chasseur, qui après le Blanche-Neige de Tarsem Singh qui semble avoir été plutôt fait pour la rigolade et qui ressemble au final plus à un spectacle pour enfant... Plus ou moins kitsh qu'autre chose, donne une version beaucoup plus sombre de l'histoire (et qui paradoxalement se rapproche plus de l'optique du conte original plutôt cruel), et à en juger rien que par la bande-annonce ci-dessous, prend l'initiative plutôt intéressante de faire de la simple ambiance magique (ouais... Un conte, quoi...) de la version Disney et de celle de Tarsem une histoire de dark fantasy qui fait, deuxième idée plus ou moins intéressante, de Blanche-Neige une guerrière.

Et on peut dire que si c'est malheureusement trop souvent le cas pour beaucoup trop de films au cinéma, la première qualité principale du film qui saute aux yeux dans la bande-annonce déjà (ça, on peut dire que c'est clair), mais surtout dans le film en général, c'est clairement son aspect visuel qui même si son important budget et ses scènes d'action régulières en font un blockbuster (je reviendrais d'ailleurs sur cet aspect plus tard), s'éloigne clairement des super-productions américaines habituelles par son contexte de conte bien évidemment qui au lieu de donner un résultat impersonnel et brouillon s'efforce à renforcer la magie qui ne transparaît pourtant clairement pas assez dans le film. On a donc droit à pléthore d'idées visuelles toutes assez bien gérées, comme par exemple le miroir dans ses dialogues obligatoires avec Charlize Theron le design de l'obscure forêt même si on en fait peut-être un petit peu trop (oui, la forêt qui ressemble un coup à l'enfer sur terre puis qui tout le reste du film devient juste un bête lieu où se perdre, on n'y croit pas trop...)

Bref, comme je l'ai dit plus haut, et vous pouvez le constater par les belles images ci-dessous (profitez-en, je pense que ce sera la seule fois où vous en verrez de ce genre dans mes articles), ce Blanche-Neige et le chasseur ne s'est pas trompé dans sa tournure blockbuster et au lieu de certains films de ce genre comme Transformers (dont il devait à tout prix s'en éloigner de toute façon), préfère miser sur l'esthétique du film que sur les explosions et effet de style rempli d'images de synthèse, même s'il tombe malgré tout souvent dans ce piège (encore un point dont je reparlerais plus tard (je devrais carrément faire un programme au début de mes critiques, non ?)).

Enfin, pour finir de parler des qualités purement visuelles, on remarque notemment un très bon contraste visuel alors qu'il n'aurait pu être que contextuelle entre la partie sombre du monde (d'on ne sait quoi), c'est-à-dire le royaume désolé ou la Forêt sombre, et la partie féérique du monde (dont on ne sait pas le nom, qu'est-ce que c'est, quand est-ce que ça se passe (oui c'est un conte, je sais...)) qui gagne de plus en plus le film au fur et à mesure, notemment dans le sanctuaire (image ci-dessus), véritablement agréable visuellement et très très coloré (c'est le moindre qu'on puisse dire...).

Mais avant de vraiment s'attaquer aux points outre que visuels, autant un peu résumer les personnages principaux, bien connus évidemment, et le casting, en général plutôt bien choisi :

-Kristen Stewart (Blanche-Neige) ; qui joue donc ici le rôle-titre de, un personnage qui quitte enfin son rôle de femme de ménage qui oblige les pauvres nains aux supplices que sont le travail, le lavage et Cie, et devient un peu plus combattante même si c'est pour devenir une Jeanne D'Arc assez peu crédible à la fin. Stewart se débrouille quand à elle plutôt bien, même si elle garde toujours cette moue qui la rend assez peu expressive... Et puis franchement, qui va aller nous faire croire qu'elle est plus belle que Charlize Theron ?

-Chris Hemsworth (Le Chasseur) ; deuxième rôle-titre, et son importance dans l'histoire est aussi la troisième bonne idée du film après le côté pris de Dark-fantasy et celle de faire de Blanche-Neige une guerrière. Est-elle aussi bien exploité que le genre de la Dark-fantasy, sublimé par un visuel magnifique, ou est-elle au final assez peu crédible même si agréable comme le fait de transformer le rôle de Stewart en Jeanne D'Arc du conte ? Eh bien je dirais ni l'un ni l'autre, le personnage est rendu assez charismatique par l'interprétation d'Hemsworth, mais la relation entre lui et Blanche-Neige n'est clairement pas assez développé (bon, il faut pas aller non plus à une intrigue romantique, faut pas exagérer, mais quand même...), quelque fois il semble donc en haut de l'affiche après Blanche-Neige, et quelque fois... On sait pas où il est passé (mention spéciale à la fin, un petit regard bienveillant à Blanche-Neige et GENERIQUE DE FIN, pas le temps de développer !!!!!!). Un personnage et un acteur agréable malgré tout...

-Sam Clafin (William, Le Prince) ; Vous savez, le prêcheur qui a rendu encore plus ridicule le quatrième épisode moyen de Pirates Des Caraïbes, avec sa foi rendu totalement idiote par le dialoguiste et son air de chien battu innocent qui a osé nommer une sirène "Sirena" ? Bah, c'est lui, et il ne semble pas encore vouloir faire dans le rôle indispensable puisque ce personnage du prince, tout en restant bien plus agréable que son dernier rôle, reste très peu mis en avant ; il arrive pourtant à nous bloquer encore et toujours puisque il nous fait encore moins savoir s'il a bien gagné le coeur de Blanche-Neige (apperement oui, il faut en vouloir pour embrasser une vieille (regardez le film pour comprendre...)), ou si elle le considère comme aussi utile que... Une branche par rapport au Chasseur. Bref, le film a beau faire quelques petits moments pour nous attacher aux personnages ce n'est pas celui-ci qui est le plus servi, même s'il reste agréable.

-Charlize Theron (Ravena, la Belle-Mère Maléfique) ; Avec un nom comme ça c'est comme s'il y avait inscrit "méchante maléfique" sur son front, mais peu importe c'est un conte et autant arrêter de faire ce genre de remarques, surtout sachant que Charlize Theron est peut-être la meilleure actrice dans le film, qui livre un bon numéro de véritable folle en quête de jeunesse éternelle, certains trouveront peut-être que Theron en donne un peu trop dans le surjeu mais pour une fois cela participe grandement au personnage. Et puis comme beauté fatale ils n'auraient pas pu choisir mieux que cette actrice, on peut le dire...

-Ian McShane, Bob Hoskin, Ray Winston, Nick Frost, Eddie Marsan Tobby Jones, Johnny Harris, Brian Gleeson (Les... 8 nains (et dans l'ordre des acteurs : Beith, Muir, Gort, Nion, Duir, Coll, Quert et Gus) ; C'est donc après cette énumération aussi fastidieuse que plutôt inutile que je vais vous dire que ces 8 et pas 7 nains sont de qualité même si on ne les voit clairement pas assez dans le film pour tous les démarquer, certains étant bien évidemment bien plus mis en avant que d'autres, mais après mieux vaut ne pas chipoter sur ça, parce dans film qui met déjà en avant un personnage qui normalement devait être secondaire, il doit être plutôt difficile de donner une véritable personnalité à une troupe de personnages comme celle-ci. Les acteurs (souvent plutôt étonnants) qui les interprètent sont non seulement méconnaissables (ils n'ont pas fait que rétrécir) mais aussi tous plutôt bon... Enfin, pour ceux qui sont mis en avant...

Il y a quelques hauts mais aussi quelques bas mais malgré quelques défauts et quelques personnages pas assez développés, d'autres un peu éclipsés, on a dans l'ensemble une bonne troupe d'acteurs et de personnage, mention spéciale à Charlize Theron.

Maintenant, attaquons-nous au "scénario" :

Pour l'histoire je pense que tout le monde la connaît, et un des plaisirs qu'on a à regarder le film provient justement à attendre les grandes étapes de l'histoire, comme la rencontre avec le chasseur, avec les septs nains, les dialogues entre Ravena et son miroir (Miroir, miroir, suis-je la meilleur du casting ?), la pomme empoisonnée, et à voir quelle invention ont eu les scénaristes pour raconter ces choses qu'on croit connaître par coeur (pour la pomme par exemple on peut dire que la méchante Belle-mère fait le total opposé de ce qu'elle fait dans le dessin animé Disney).

Et on peut dire qu'au niveau du changement on est servi, et pour encore une fois citer l'ambiance de Dark-Fantasy, le côté plutôt sombre du film, qui lui a d'ailleurs valu un avertissement (mais bon, quand on voit des films comme Black Swan qui ne reçoivent qu'un avertissement, on peut se demander pourquoi il y en a un sur ce film), celui-ci est bien dosé et impose un ton sérieux renforcé par l'attachement qu'on a envers les acteurs et les personnages qu'ils incarnent. Ce sérieux arrive à rester pendant la totalité du film même avec quelques pointes de légèreté. Et si le côté un peu trop violent transgresse l'atmosphère de conte, le fait est bien là : on a bien une version de Blanche-Neige sombre et adulte.

Maintenant que ça c'est fait, attaquons-nous à ce qui est au final le principal défaut du film, que j'ai déjà quelque peu cité plus haut : à force d'en faire au final un peu trop dans l'esbrouffe visuelle dans des scènes d'action souvent violente et dans un côté sombre qui penche un peu trop, le conte perd tout de même un peu de sa magie, même si c'est pour avoir quelques scènes qui gardent un ton féérique, notemment dans le sanctuaire, mais qui sont vite balayés par une bonne petite baston, et encore une bonne petite bataille finale. Bref, le principal problème du film résumé en une phrase : on a dans certaines scènes du film du mal à se dire qu'on regarde Blanche-Neige Et Le Chasseur, de uno parce que bien évidemment certaines scènes d'action ne conviennent pas forcément et que le côté blockbuster bloque un peu l'immersion dans le film, et de duzo parce qu'aussi ce personnage-titre du Chasseur n'est pas assez développé.

Enfin, parlons d'un dernier défaut pour un film qui se révèle sympathique et agréable à regarder malgré tout : une fin totalement mâchée, et c'est sans compter une bataille finale déjà plutôt courte mais qui n'a apperemment nécessité aucune préparation (en gros, Blanche-Neige se réveille (ohhh, c'est la Dame Blanche !), ne se demande même pas pourquoi, fait un petit discours, enfile une armure, devient Jeanne D'arc et fonce dans le tas), qui précède une fin très très sèche qui se termine bien évidemment bien mais qui semble totalement éclipsée, sans qu'on revienne aux sentiments entre le prince et Blanche-Neige, le chasseur et Blanche-Neige, ou Le Prince et le Chasseur (oui, c'est une possibilité...)...

Conclusion : En résulte donc un film autant remplis de bonnes idées que de petits ou gros défayrs qui ne maltraîte pas non plus le conte original, reste très divertissant à regarder mais on a tendance à ne plus se sentir emporté comme cela devrait normalement avoir lieu pour une mise en image (réussie dans le pur sens du terme, il n'y a qu'à voir les scènes de combat même dans la bande-annonce avec des mouvements de caméra et une violence très "gros blockbuster U.S." qui au final embête un peu même si c'est pour avoir un film visuellement très très beau, avec des bons acteurs, des bons personnages et une très bonne méchante.

Note : 3,5/5

La pomme n'est pas empoisonnée, elle est juste un peu sèche et pas assez raffinée, mais on prend plaisir à la croquer.