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The Temple Of Whiskers

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THE TEMPLE OF WHISKERS est un blog consacré au 7ème art, fondé le 3 mai 2012. Il est l'œuvre de 6 personnes (William, Vivien, Lelya, Yoyo, Hunter Arrow et mr-edward), qui se sont rencontrés via le site internet Allociné, plus précisément sur le forum du film Inception. L'objectif étant simple : vous faire partager leur amour du cinéma.


Les micro-critiques à la bourre : Imitation Game et Jupiter Ascending

Publié par Hunter Arrow sur 9 Mars 2015, 21:20pm

Catégories : #Sorties Ciné, #Micro-Critiques

Allez histoire de récupérer une actualité cinéma qui fut assez chargée, voici deux micro-critiques de deux films dont tout le monde se fout maintenant mais qui valaient qu'on en parle. Et ne vous étonnez pas, oui la critique de Jupiter sera plus longue que celle de Imitation Game. Déjà parce que il y a plus à dire, ensuite parce que je fais ce que je veux...

Imitation Game

Un film de Morten Tyldum et avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Matthew Goode, Mark Strong et Charles Dance

Imitation Game est l'histoire vraie du mathématicien et cryptologue Alan Turing qui fut engagé par les alliés durant la Seconde Guerre Mondiale afin de décrypter les codes conçues par la machine allemande Enigma, réputée inviolable.

Ce film je l'ai attendu et à la sortie de la séance j'ai été conquis sans nécessairement avoir été transcendé. Alors attention, ne vous méprenez pas, c'est un très bon film que je recommande sans réserve particulière. Il traite de façon efficace son sujet de sorte à être parfaitement rythmé dans sa progression sans pour autant négliger le développement de la personnalité complexe de son personnage principal. D'ailleurs au sujet de ce dernier, j'ai eu une petite peur dans les première minutes où Cumberbatch me donnait l'impression de jouer ce cliché devenu inhérent quant aux personnages "intelligents" dans les films, c'est à dire, la jouer en mode Sheldon Cooper avec un zeste de Sherlock Holmes. Ca commence à me baver sur le rouleau ce truc de l'inadapté social incapable de tisser des relations avec les autres (la base d'un inadapté social) et se prétendant meilleur que les autres... A chaque fois que l'on a un "intello" dans un film ou une série, il est comme ça. Et heureusement par la suite plus de nuance sera apportée au personnage de Turing qui, si il n'échappe pas aux grosses ficelles du cliché que je viens de citer, se présentera comme étant convainquant et attachant. Donc pour le coup, oui malgré mon appréhension du début, je confirme que Cumberbatch méritait sa nomination à l'Oscar du meilleur acteur surtout quand on voit sa prestation dans les dernières minutes du long métrage. Et d'ailleurs puisque je parle des Oscars, comment ne pas évoquer l'académisme de l'ensemble. C'est marrant cette notion actuelle que maintenant réaliser un film de manière efficace et maitrisée, certes sans génie particulier, est forcément péjoratif à un film...Alors oui on peut toujours reprocher le classicisme d'une mise en scène restant dans sa zone de confort, mais à partir du moment où cette dernière porte de façon efficace une histoire suffisamment forte pour qu'elle seule vous donne envie de voir la suite, je ne vois pas où est le problème. On ne passera pas des années à le décortiquer, mais au moins on passera du bon temps à le voir, à l'inverse du film suivant dont je vais parler dans la suite de cet article.

Les micro-critiques à la bourre : Imitation Game et Jupiter Ascending
Les micro-critiques à la bourre : Imitation Game et Jupiter Ascending

Jupiter Ascending

Un film de Andy et Lana Wachowski avec Channing Tatum, Mila Kunis, Sean Bean, Eddie Redmayne.

Jupiter, le destin de l'Univers en français, nous conte l'histoire de Jupiter Jones, jeune femme qui va se retrouver traquée du jour au lendemain par les Abraxas, famille semblant régir l'univers. Elle sera protégée par Caine qui lui révèlera son vrai destin : Jupiter est la réincarnation d'une lointaine pouffiasse et de ce fait est aussi la Reine de la Terre... Ainsi l'existence de Jupiter menace les plans du plus influent des Abraxas : Balem.

Voici un film des Wachowski qui souffre du fameux syndrôme Wachowski. C'est à dire qu'ils ont d'excellentes idées, voir des idées géniales mais intégrées dans un emballage global bancal. Avant de revenir sur les bonnes idées, je dois rappeler un fait : Jupiter Ascending est un film plat et ennuyeux y compris durant ses scènes d'actions. Ilrepose sur des personnages qui peineront à nous intéresser et sur une construction pouvant se résumer simplement un empilement de scènes d'expositions suivi par de la bagarre... Cette manière mécanique de faire avancer l'intrigue est si évidente que l'on aura l'impression que finalement celle ci stagne. Après, passé la première heure c'est plus intéressant... mais ne vous leurrez pas ça reste plat et ce parce que les personnages demeurent inintéressants et les enjeux, vides.

Et ça me fait mal de vous dire ça parce que ce Jupiter Ascending j'avais vraiment envie de l'apprécier. Enfin un film avec un univers de SF riche et inédit ! Le soucis étant que même l'univers, grouillant de détails pourtant, parait assez fade avec des designs déjà vu. Voir il vire au quasi parodique tant c'est dans l'excès... Ah mais c'est justement là que l'on en vient au propos du film est à ses idées...

En effet si il y a bien une chose qui caractérise ce long métrage c'est son propos anti-consumériste tellement assumé qu'il vient s'inscrire directement dans le processus artistique. Réalisant une sorte de proto-ratage volontaire, les Wachowski ne se contentent pas de dire les choses pour faire comprendre leur messages. Ainsi ils dénoncent les excès du consumérisme, en particulier dans le cinéma, en les intégrant tout au long de leur oeuvre. Et si je déteste ce film qui m'a fait perdre deux heures de ma vie, je le respecte pour ce qu'il a tenté de faire (un peu comme Matrix 2&3). Vous devez vous demander de quoi je parle ? Et bien finalement ce long métrage prend son spectateur (de moins de 30 ans de préférence) à contre pied en lui offrant tout ce qu'il réclame mais en ne lui donnant jamais la satisfaction de ce qu'il voit. Vous voulez des scènes d'actions démesurées ? Et bien elles seront tellement énormes qu'à la fin ce sera trop pour vous. Vous voulez un univers visuel riche ? Et bien il est tellement varié que vous trouverez ça ridicule. Vous voulez un méchant charismatique ?  Eddie Redmayne et sa bouche étrange sont là... lol. Bref. Toujours dans les idées sympas, il y a cette remise en place des mentalités des "jeunes" souhaitant tellement affirmer leur individualité qu'ils en oublient qu'il y a des choses qu'ils ne peuvent contrôler dans la vie et que celle-ci les remettra toujours à leur place si ils l'oublient. Et ce n'est pas parce que l'on vous a dit durant toute votre existence que vous étes exceptionnels que cela vous met à l'abri de devoir un jour récurer des chiottes pour gagner votre croûte. Là encore je ne peux que respecter ce message.

Et là vous devez vous demander, vu ce que le film défend, pourquoi je le trouve mauvais ? Tout simplement parce que les Wachowski nous font un peu leur Captain Constat, certes de façon risquée et intéressante, mais pas forcément pertinente. Car réaliser un proto-ratage pour dire qu'un film raté c'est nul, j'ai envie de dire autant garder les 150 millions de dollars alloués au budget de ce film et sauver les bébés phoques avec. Parce qu'au mieux votre message est saisi et on a envie de dire "ok mais après ?", au pire le public jeune (donc par définition con) passe complètement à côté et se dit juste que c'était pourri. Donc faire des constats c'est bien, mais créer des films aboutis permettant réellement de changer l'industrie, c'est mieux....

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Y
Je suis tout à fait d'accord pour imitation game. J'ai été pris de bout en bout, et le jeu de Cumberbatch n'y est pas pour rien. Après, effectivement, ce n'est pas un chef d'oeuvre (je ne pense pas qu'il en avait l'intention) mais l'histoire est fascinante et le film ne cache pas les ambiguités de l'entreprise, notamment le sacrifice d'un petit nombre pour sauver la majorité, et la légitimité d'une guerre qui se gagne par les statistiques. Après, quand la fin se resserre sur la persęcution de turing, homosexuel, je trouve ça un peu expédié. Surtout quand 80% des phrases de conclusion parlent de la cause homosexuelle, comme si c'était le sujet du film.
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H
Tu fais bien de parler de ça Yoyo car en effet ce sont des points dont je ne traite pas dans ma micro critiques pour plusieurs raisons. Au sujet du côté sacrifice d'un petit nombre pour en sauver un plus grand nombre, c'est avant tout pour laisser la surprise de ce rebondissement.<br /> Au sujet du traitement de l'homosexualité c'est d'une part parce que je ne voulais pas trahir le concept de la micro critique en m'attardant trop sur le film (je le fais déjà avec Jupiter Ascending). Mais tu as raison de souligner ce point qui finalement serait un vrai défaut dans l'intrigue et indiquerait un certains schisme dans le développement du long métrage. Je trouve en effet qu'il est étrange de voir qu'une telle place soit accordée sur la cause homosexuelle dans les cartons de fin de film, quand on voit à quel point ce thème est expédié dans le long métrage. Dans la fin en premier lieu mais aussi tout au long. Un exemple bête : on découvre que Turing est homosexuel parce qu'on nous le dit, pas parce qu'on nous le montre. Autre point : jamais le film n'explicite clairement pourquoi Turing cache son homosexualité au monde. C'est con à dire, mais il est très rarement dit dans le film les risques qu'encourent les homosexuels si ils sont découverts... Et si on ne connait pas l'histoire il serait aisé de penser que si Turing se cache c'est juste parce que "être homo c'est pas bien"... comme si le film s'auto-censure en évitant de trop entacher le passé de l'Angleterre en montrant ce pays comme étant ouvertement homophobe dans ses institutions.<br /> On notera à ce titre là l'absence dans le film du procès de Turing qui pourtant aurait été génial à traiter... Rien que de par le fait qu'il ne pouvait pas expliquer qu'il a surement sauvé son pays et ce à cause du secret défense. Donc oui le film reste vraiment frileux sur la question de la persécution des homosexuels et c'est dommage.<br /> <br /> Mais après je n'arrive pas à lui en vouloir totalement car finalement il fait le choix de se focaliser sur les travaux de Turing pendant la guerre, tout en n'omettant pas le traitement de son personnage... Peut être que le réalisateur a préféré se focaliser sur ces deux aspects que de risquer de s'éparpiller et perdre en efficacité. Il a peut être aussi voulu être plus consensuel craignant les retours d'une controverse... Quoiqu'il en soit le film demeure très très bon et je dirais même qu'à la fin il m'a retourné les tripes.... Ce passage où l'on voit l'épave qu'est devenu Turing à cause du traitement qu'il lui est infligé, où il ne se raccroche qu'à sa machine et alors qu'il est au plus bas on a Keira qui lui sort "Ce matin j'ai pris mon ticket pour le train auprès d'un guichetier qui serait surement mort sans ton action"... Et rien que pour avoir réussi à revaloriser ce mec qui a eu un destin si tragique et une reconnaissance si tardive, je ne peux qu'aimer ce film.<br /> <br /> Après à quand un film sur Oscar Wilde qui a subi les mêmes persécutions que Turing...

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