Après « Alice au pays des merveilles », sortie en 2010, qui avait terriblement déçu les fans de Tim Burton (bien que le film ai été un succès au box-office), bon nombre de personnes se demandaient ce qu’allait donner le prochain projet de Tim Burton.
Dark Shadows, adaptation de la série du même nom, était un projet qui s’imbriquait parfaitement dans le style Burtonien.
Histoire : En l’an 1752, Joshua et Naomi Collins partent de Liverpool, en Angleterre, et prennent la mer avec leur jeune fils Barnabas, pour commencer une nouvelle vie en Amérique. Mais même un océan ne va pas suffire à les éloigner de la mystérieuse malédiction qui fait le malheur de leur famille. Vingt années passent et Barnabas (Johnny Depp) a le monde à ses pieds, au tout au moins la ville de Collinsport, dans le Maine. Maître de Collinwood Manor, Barnabas est riche, puissant, et c’est un séducteur invétéré ... jusqu’à ce qu’il commette la grave erreur de briser le cœur d’Angelique Bouchard (Eva Green). C’est une sorcière, dans tous les sens du terme, et elle lui jette un sort plus maléfique que la mort : celui d’être transformé en vampire et enterré vivant. Deux siècles plus tard, Barnabas est libéré de sa tombe par inadvertance et débarque en 1972 dans un monde totalement transformé…
Il faut l’avouer, on peut être perplexe à la vue de celle-ci, ne sachant pas réellement à quelle sauce on sera mangé. Est-ce plus du style « Beetlejuice », « Edward aux mains d’argent » ou au contraire, plus « Sweeney Todd » ? (celui-ci m’ayant laissé une impression mitigé à cause de son côté « comédie musicale »)
Alors verdict ?
Et bien, dès les premières minutes et l’introduction de l’histoire, on reconnait sans mal le style et l’esthétique propre à Tim Burton. Là-dessus, on sent une implication totale à vouloir parfaire l’emballage de chacun de ses films. Après tout, c’est un faiseur d’images et de décors. C’est d’ailleurs les gros points positifs de ce film (j’en parlerais plus tard).
A noter que, contrairement à « Alice au pays des merveilles), il a décidé de tourner en décors naturels et non en fond vert.
Pourtant, au moment du générique du début, nous sommes étonnés par la sobriété des images et de la réalisation, bien qu’étant toujours en travelling, même au niveau de bande-son (il lire le nom de « Dany Elfman » pour savoir que c’est lui le compositeur sinon on n’aurait pas reconnu, ce n’est pas un reproche). Juste cette partie détonne avec le reste mais s’imbrique quand même avec le reste.
En parlant de la bande-son, celle-ci est très typée 70’s, logique dans le sens où l’histoire se déroule en 1972. Elle est excellente et entendre du T-Rex, Black Sabbath ou encore Alice Cooper (qui fait une apparition) est plus qu’appréciable. Quand aux parties plus « instrumentales », on reconnait difficilement la patte de Dany Elfman.
Du fait que nous sommes en 1972, il était important que cette époque soit bien retranscrite d’un point de vue décors et esthétisme, et là-dessus c’est parfait. Tim Burton arrive à osciller entre son style « Burtonien » et le style « 70’s » sans que cela fasse tâche ou ringard. Que nous soyons dans cet énorme manoir ou en ville, on est plongé à corps perdu dans cet univers. Au cinéma c’est encore plus bluffant, si tant soit peu qu’il n’y ait pas de gosse pour parler pendant tous le film (d’ailleurs je ne le conseille qu’à partir de 10 ans). Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas été bluffé par l’univers de Burton (« Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête » voir « Les Noces funèbres »). De ce point de vue, on a l’impression de retrouver le Tim Burton d’antan (même si Big Fish était excellent, par exemple, mais l’univers du réalisateur n’était pas des plus marquant). Niveau réalisation, il sait toujours tenir une caméra et les plans toujours aussi biens filmés. Voilà pour l’emballage, maintenant le fond.
L’histoire est intéressante, à la base, mais il manque un supplément d’âme pour que Burton arrive à transcender ce qu’il nous raconte. Il y certaines incohérences et des trous dans le scénario (surtout vers la fin du film). Certes, le déroulement et certains évènements sont prévisibles, ainsi nous sommes rarement surpris, mais ce n’est pas choquant. Le film et la lecture de celui-ci est simple. Concernant les personnages, ils sont tous assez bien exploités, mais certains auraient mérité d’être plus approfondis, comme par exemple celui de « Victoria Winters/Maggie Evans », la gouvernante. On l’a voit dès le début, on sait qu’elle cache quelque chose et finalement elle est mise à l’écart pour une raison que l’on ignore, mais elle réapparait quand même à la fin. Pourtant l’interprétation de Bella Heathcote est très bonne.
Parlons-en du jeu d’acteurs, bien évidemment c’est Johnny Depp qui est au-dessus du lot (en même temps c’est il joue le rôle principale), mais Michelle Pfeiffer n’a rien à envier à son collègue, elle fait preuve de retenu et de classe. Eva Green, quand à elle, est très bonne (dans tous les sens du terme) dans son rôle de garce et tient la dragée haute à Johnny Depp.
Malgré cela, on peut reprocher à Tim Burton d’être trop dans la retenu, ou un partage en couille (vers la fin) mal amené, suivis de « révélations » trop vite expédiées. Une histoire, comme je l’ai dit, pas toujours bien exploitée. Le mélange des genres, par moment, fouillis. L’humour parfois facile.
Les fans de la 1ère heure aimeront, si ceux-ci ne sont pas lassé par son univers, les autres auront peut-être du mal. Mais ne boudons pas notre plaisir, on passe un agréable moment devant. Nous sommes toujours embarqués dans son univers déluré et délirant. Pas un grand Burton, mais un bon Burton quand même.
Note : 4/5
Avis de Vivien-b (appelé dans ses heures sombres vivou le magicien) :
Dark Shadows est en soi une excellente surprise, Burton se rattrape après un Alice commercial et réussit à refaire un film rien que pour la beauté du geste. Une meilleure graduation de l'ambiance du film et un ton un peu moins changeant de scène en scène aurait encore amélioré ce qui s'avère comme étant un bon petit Burton, pas le meilleur, mais pas le pire, combinant agréablement ce qu'il a toujours su faire (univers délirant, visuel épatant) avec ses nouvelles capacités (technique, même s'il y a 456 fois moins de numérique que dans Alice). Bref, sympathoche.
Note : 4/5
Avis de yoyo114 :
Une bonne surprise, par rapport à ce que laissait entrevoir la bande-annonce. Malgré une histoire parfois alambiquée, on retrouve avec plaisir l'univers atypique de Tim Burton dans ce "Dark Shadows" rythmé et fantaisiste. Côté acteurs, Johnny Depp est très bon même si il a fait mieux, Michelle Pfeiffer est excellente et est, à mon sens, un peu au-dessus de la mêlée. D'autres interprétations un peu moins réjouissantes (Bonham Carter, Green, Moretz), ne gâchent pas pour autant notre plaisir. Dommage que la fin parte dans tous les sens. En bref, un très bon Burton, qui aurait pu être un peu mieux finalisé.
Note : 4/5