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The Temple Of Whiskers

The Temple Of Whiskers

THE TEMPLE OF WHISKERS est un blog consacré au 7ème art, fondé le 3 mai 2012. Il est l'œuvre de 6 personnes (William, Vivien, Lelya, Yoyo, Hunter Arrow et mr-edward), qui se sont rencontrés via le site internet Allociné, plus précisément sur le forum du film Inception. L'objectif étant simple : vous faire partager leur amour du cinéma.


Le Dernier pub avant la fin du Monde : après eux le Déluge ?

Publié par Hunter Arrow sur 21 Janvier 2014, 22:51pm

Catégories : #Sorties Ciné, #Dans le Magnéto

Note importante : Bien sur Le Dernier Pub avant la Fin du Monde est sorti en salle il y a plusieurs mois. Mais à cause d'une distribution honteuse en France, il ne m'a pas été donné le moyen de le voir dès sa sortie et de vous en offrir une critique à ce moment. Alors je profite de la sortie du DVD et Blu Ray pour rattraper ce retard forcé.

Introduction :

Le Dernier Pub avant la Fin du Monde (The World's End) est la troisième collaboration du trio composé par Simon Pegg (acteur et scénariste), Nick Frost (acteur) et Edgar Wright (réalisateur et scénariste). Auparavant ces derniers ont "commis" de petits films sans importance que sont Shaun of the Dead et Hot Fuzz. Non bien sur je déconne, ces deux films sont juste des bombes qui ont achevé de prouver que l'on pouvait réaliser des oeuvres empreintes d'humour et de second degré tout en les faisant avec sérieux et respect du spectateur, à l'inverse de cette merde de Kick Ass 2.

Bien sur, dans le trio chacun a fait son petit bout de chemin de son côté. On a ainsi pu voir Simon Pegg dans la franchise Star Trek, mais il a aussi tourné avec son ami de toujours Nick Frost dans Paul sorti en 2010. Quant à Edgar Wright, après le succès de Hot Fuzz, Hollywood lui a ouvert les portes et il a ainsi pu réaliser, toujours en 2010, le jouissif et génial Scott Pilgrim vs the World. D'ailleurs je dis ça alors que j'étais très réticent à ce film à la base, mes premiers mots devant la Bande Annonce ayant été "C'est quoi ce gloubiboulga geekiesquement absurdément abruti ?". Et c'est une fois devant ce film que j'ai été content d'avoir eu tort. Mais en dehors de Scott Pilgrim, Wright a aussi co-scénarisé le Tintin de Steven Spielberg sorti en 2010.

Mais autant dire que depuis 2007, année de sortie de Hot Fuzz le dernier film du trio à l'époque, l'attente du public était grande pour cet ultime épisode de la Trilogie du Cornetto (en référence au fait qu'il y a dans chaque film un Cornetto) que doit constituer ce Dernier Pub avant la Fin du Monde.

De gauche à droite : Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost

De quoi ça cause ?

Alors qu'ils étaient adolescents, une petite bande de 5 "Mousquetaires" menée par le dénommé Gary King s'était lancée un pari fou : faire la voie Maltée. En clair, faire la tournée des 12 Pubs qui jalonnent la petite ville dont ils sont issus, Newton Haven, avec pour règle de prendre au moins une pinte chacun dans chaque pub. Mais ils ne sont pas venus à bout de cette quête échouant à atteindre le dernier Pub: La Fin du Monde . Une vingtaine d'années plus tard, alors que la plupart ont foyer, travail et responsabilités; Gary qui est resté dans un délire adulescent décide de remettre le couvert. Il parvient avec plus ou moins de mal à convaincre ses anciens amis de lycée, à savoir Steven (Paddy Considine), Peter (Eddy Marsan), Oliver (Martin Freeman) et Andy (Nick Frost). Dans leur folle épopée, ils seront rejoints par Sam (Rosamund Pike), la soeur d'Oliver. Toutefois, alors que la beuverie s'annonce sous les meilleurs auspices, du point de vue de Gary, la fête sera gâchée par des "Machins" venus d'ailleurs qui comptent bien s'incruster dans notre monde.

Alors c'est bien ?

Ce film est juste une BOMBE !!!! Voilà, fin de la critique, vous savez tout ce que vous devez savoir sur ce Dernier Pub avant la Fin du Monde. A la revoyure, soignez vous bien et n'oubliez pas qu'il est important de laisser "respirer" ses pieds de temps en temps en les laissant à l'air libre et sans chaussette. Ainsi vous évitez la macération et les mycoses que celle ci peut engendrer... Bon non, bien sur je ne puis pas vous laisser sur cet unique conseil hygiénique. Il parait que nous sommes un blog traitant en premier lieu de cinéma et qu'à ce titre je me dois d'écrire une critique de cinéma. Alors c'est ce que je vais tenter de faire ici même.

Mais comment le dire.... Vous avez dû le remarquer à la lecture de mon introduction sur ce film, je suis loin d'être impartial quand je viens à évoquer le trio Frost/Pegg/Wright. J'adore leurs précédents films, j'adore l'humour de ces derniers et pour tout dire, je me suis pris à chaque fois une claque que ce soit devant Shaun of the Dead ou Hot Fuzz. Car voyez vous, j'ai toujours eu une tendance naturelle à sous estimer les comédies. Attention, je ne déteste pas ce genre, loin de là. Et il y a des comédies tout à fait prestigieuses tels que les films de Billy Wilder, des Monthy Pithons et d'autres encore. Seulement en règle générale j'ai le plus souvent pris ces films qu'en tant que simples divertissements dont on aime bien en répéter les répliques pour se marrer. Et à ce titre, j'estime être bon public finalement. N'attendant rien de ces films, je peux m'amuser facilement devant ces derniers, étant d'avance conscient des défauts. Puis j'ai découvert Shaun of the Dead...

Et là je suis juste resté sur le cul. Bien sur l'humour est une notion subjective, surement LA notion la plus subjective qui puisse exister. Nous avons tous un dénominateur commun quant à ce qui est triste et tragique. En revanche nous ne rions pas aux mêmes choses. Donc on peut parfaitement avoir des goûts de chiotte et ne pas apprécier l'humour de Shaun of the Dead. En revanche, ENFIN on avait une comédie avec des ambitions de film de genre (le genre du film de zombie même si les mots avec un Z on les évite) et qui parvient à être à la hauteur de ces dernières. Bien entendu avant Shaun of the Dead il y avait des films qui reprenaient les codes de films de genres. Mais c'était le plus souvent pour les "pasticher". Alors que la démarche du film de Wright était tout autre : on reprenait les codes, on les appliquait tels quels mais malgré cela on faisait un film drôle. Ainsi on obtenait une comédie mais aussi un bon film de zombies. Et avec Hot Fuzz, idem sauf que cette fois ils se sont aventurés du côté du film policier et du film d'action. Et avec ce Dernier Pub avant la Fin du Monde, ils parviennent encore à allier la comédie avec les exigences d'un bon film de genre, à savoir ce coup ci le film de science fiction ayant pour toile de fond une invasion extraterrestre. Et cette réussite est simplement la résultante de la maitrise des 3 points que je vais vous détailler par la suite.

 Un dernier pour la route...

Un dernier pour la route...

En premier point, on peut clairement mettre en avant l'écriture. C'est un fait indéniable, cette dernière est essentiel à la réussite d'un film mais plus encore quand c'est une comédie. D'avance, une question que l'on peut se poser quand on est devant le Dernier Pub avant la fin du Monde c'est : est ce qu'ils parviennent à se renouveler ? Et la réponse est un grand OUI ! Bien que l'on retrouve des thématiques communes aux deux précédents ouvrages de la trilogie du Cornetto, force est de constater que le trio ne se repose pas sur ses lauriers et cherche à proposer autre chose bien que l'on soit en terrain connu. Si on retrouve l'idée d'une action éloignée du cadre d'une grande ville avec une population liguée contre nos héros en plus que quelques gags récurrents (ces barrières, ces putains de barrières); le reste change assez radicalement. Déjà de par le contexte vous l'aurez compris. Autre genre, autres enjeux. Mais ce qui frappe le plus c'est surtout le fait qu'ici, les auteurs n'hésitent pas à sortir de la petite zone de confort que leur avait conféré cette structure articulée avant tout autour d'un duo comique. Bien sur, l'idée de l'amitié entre le personnage de Frost et de Pegg est encore présente, toutefois le moteur du film n'est plus le duo composé par les deux acteurs. Non ce dernier se retrouve avant tout dans le personnage de Gary King tenu par Simon Pegg. C'est clairement lui qui va influer sur la direction que va prendre le long métrage et sur les différents évènements. En revanche il est accompagné par sa bande et c'est ce qui est le plus drôle ici : voir comment cette dernière subie les différentes péripéties. Bien sur nous pourrons toujours débattre sur quel moment est drôle, quel moment ne l'est pas et ce serait sans but. En revanche un point que je trouve indiscutablement réussi ici c'est l'exploitation de la Logique de l'Absurde tout au long du film. Kesako que la logique de l'Absurde ? Seulement un concept que je viens d'imaginer pour cette critique. Je vous l'explique : vous ne vous êtes jamais demandé devant un film pourquoi un personnage allait choisir une option qui ne serait évidemment pas la bonne comme par exemple dans After Earth, Jaden Smith lance un caillou sur un babouin carnivore, ce qui va inéluctablement le mettre dans la merde ? Et bien dans le Dernier Pub avant la Fin du Monde les auteurs s'amusent avec cette question et y répondent de la manière la plus drôle : par une logique aussi absurde que l'acte en lui même mais parfaitement cohérente dans l'esprit des personnages. C'était déjà le cas dans Shaun of the Dead et Hot Fuzz, mais alors là ils poussent le concept tellement au bout que plus loin ce serait la fin de l'univers. Et c'est juste génial ! Bien sur je ne vous révèlerai pas quel est il car je considère que la découverte de cette logique de l'Absurde est surement l'un des ressorts comique les plus drôles de ce film (et des autres aussi d'ailleurs) mais que plus encore, il est jouissif de voir jusqu'où ils peuvent aller. Mais pour moi rien qu'avec ça on tire vers le génie. Mais bien sur une bonne écriture n'est rien sans le second point qui suit.

Ce second point c'est tout simplement le casting. Comme j'aime le dire pour la première fois ici, à mon sens une bonne comédie ce sont les bonnes situations avec les bons acteurs. Qu'est ce qui rend le personnage de Lens Grossman aussi marquant dans Tonnerre sous les Tropiques, outre ses dialogues fleuris ? Le fait que ces dialogues fleuris soient déclamés par un Tom Cruise chauve et bedonnant. Non seulement la réaction de l'acteur à une situation est primordiale mais aussi le fait que ce soit tels acteur, joue dans notre appréciation du comique de situation. Que ce soit inconsciemment ou non. Et bien là c'est un peu le cas mais pas tout à fait. Bien sur les acteurs sont géniaux pour leur rôle mais là où le film m'a carrément surpris c'est dans le personnage campé par Simon Pegg. Au début j'étais sceptique de le voir complètement endosser le rôle du comic relief, habituellement tenu par Frost, mais pourtant ça lui va comme un gant. Tout comme le rôle plus "sérieux" de Frost est génial. On sent que le personnage est sur une corde raide malgré son évidente "inaltérabilité"... et on attend juste le moment où il va craquer. Mais les autres acteurs ne sont pas en reste non plus et chacun tient à merveille son rôle. Mais là où je trouve que le film fait fort, c'est de permettre à ces mêmes acteurs avec qui on s'est marré pendant tout le film de parvenir à nous émouvoir sans jamais sombrer dans un pathos facile et sur appuyé qui nous sortirait du délire du film. D'une part c'est évidemment grâce à l'écriture qui est maitrisée, mais aussi et surtout grâce aux interprètes qui parviennent à jouerdes personnages aussi délirants que touchants. C'est là que je tire mon chapeau et en particulier à Simon Pegg qui vers la fin m'a vraiment surpris. Mais comment puis je évoquer le casting sans parler de la petite valeur ajoutée de celui ci avec la présence ni plus ni moins de Pierce Brosnan. Ainsi après Timothy Dalton dans Hot Fuzz, c'est un deuxième James Bond qui s'invite à la fête et si son rôle peut sembler "minime", il est parfaitement à sa place. Par contre petit coup de gueule à la VF qui ne s'accorde pas aux acteurs et qui surtout nous fait perdre la voix de Bill Nighy dont le ton coincé et paternaliste manque à son personnage en VF (je ne dis pas qui c'est pour ne pas spoiler). Mais bon rien que les deux paragraphes que je vous ai fait à l'instant suffisent à permettre de classer ce film dans le rang des bonnes comédies. Seulement voilà, il y a un dernier point, celui auquel on ne s'attend pas à ce qu'il soit aussi abouti dans un tels film.

Et là je vais évoquer la réalisation. Si l'on excepte quelques films, cette dernière est habituellement le parent pauvre des comédies. Ce que l'on néglige le plus. La majeure partie du temps, on se contente de filmer une situation drôle, de faire un cadre pas trop dégueulasse et on laisse les acteurs faire le reste. Il est rare que les intentions "artistiques" contribuent à renforcer le "comique" d'un film et ainsi n'importe quelle clampin moyen sachant tenir une caméra peut faire une bonne comédie à partir du moment où il a les bons acteurs et le bon script. Sauf que Edgar Wright, c'est pas le clampin moyen. Ce mec c'est un génie avec sa caméra et il est hors de question qu'il se contente de filmer sans chercher à ajouter son grain de sel pour renforcer le film et ce sous tout ses aspects, qu'ils soient comiques, dramatiques ou simplement au niveau de l'action. Car oui, ce qui frappe en regardant le Dernier Pub avant la Fin du Monde c'est à quel point Wright peaufine ses cadres et étudie son montage avec la minutie d'un orfèvre et ce dans chacune de ses scènes qu'elles soient "posées" (si tant est qu'un moment du film soit posé) que dans l'action. Sur ce point il suffit de regarder les scènes de "combat", ultra chorégraphiées dans leurs mouvements de caméra, ce qui détonne d'ailleurs complètement avec les mouvements ridicules des protagonistes (qui ne sont pas des combattants nés vous vous en douterez). D'ailleurs si je devais avoir une réserve, mais qui ne serait pas la mienne mais plutôt une anticipation de votre réaction, c'est que cela peut paraitre un poil trop étudié. Ainsi, si la chorégraphie des "combattants" semblent vouloir donner l'impression que tout est improvisé, la quasi perfection des placements de la caméra et du rythme de montage achèvent de convaincre à quel point tout à été étudié à la seconde prêt. Cela peut donner un manque de spontanéité à l'ensemble et pourra gêner certains. Maintenant à titre personnel je trouve que outre la prouesse technique, qui renvoie définitivement cet étron de Kick Ass 2 dans la cuvette qu'il n'aurait jamais dû quitter en prouvant que l'on peut faire du second degré en faisant de la qualité, cela accentue la rupture de ton et le délire de la scène. Après si vous voulez une scène de combat dans cette optique de totale désorganisation mais en plus spontanée je vous recommande Délire Express (ou Peanapple Express en VO), comédie assez moyenne il est vraie, mais dont LA scène de combat risque de vous arracher un bon fou rire. Mais bon dans les faits on reste loin du standard de qualité imposé par ce Dernier Pub avant la Fin du Monde. Un standard de qualité dont peu de comédie peuvent se targuer de l'atteindre voir même peu de films...

Conclusion :

Avec ce dernier volet de la trilogie du Cornetto, on pouvait craindre que nos compères, arrivant en terrain conquis, cèdent aux sirènes de la facilité. Mais il n'en est rien. Bien évidemment tout le monde ne prendra pas le même pied devant ce film, certains pouvant ne pas être réceptif à son humour. En revanche on ne peut nier le formidable travail accompli encore une fois par le trio Pegg/Frost/Whright. Avec ce dernier ouvrage, ils s'imposent définitivement comme étant les maitres de la comédie moderne et sans doute les piliers de ce genre qu'ils ont contribué à redéfinir au cinéma. Belle révérence les mecs.

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Y
Bon, hormis le fait que c'est une excellente critique, je vais devoir faire une révélation fracassante : s'il y a un film qui ne me fait pas rire, c'est bien Shaun of the dead. J'irais même jusqu'à préférer la partie ouvertement gore et tragique, car à ce niveau, au moins, le cahier des charges est rempli.<br /> <br /> Mon dieu, Hunter va me TU-EH !
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H
Euuuh non, comme je l'ai expliqué l'humour est une notion on ne peut plus subjective où chacun réagira différemment... Il y a une nuance entre ne pas rire d'un film parce que son humour nous laisse de marbre (et l'humour anglais est assez particulier) et d'un côté considérer que le film n'est pas drôle... Il y a dans Shaun of the Dead une vrai inventivité dans les dialogues, la manière dont ils sont filmés et la nature ainsi que le rythme des répliques. De plus les &quot;gags&quot; sont loin de faire dans la facilité. C'est ce que j'adore dans ce film, d'un côté ce n'est pas prise de tête et de l'autre c'est quand même loin de céder à la facilité aisément et simplement facile.

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