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X-Men First Class, coupable de merditude ?
Bienvenue dans ce premier "La Parole à la Défense". Cette série d'articles a pour but de défendre des films contre certaines critiques formulées un peu hâtivement à leur encontre. L'idée première est d'identifier ce qui est ou non un défaut, une incohérence et si une telle chose est décelée, comprendre son "Pourquoi". Par la nature même de cet article vous comprendrez que je suis obligé de spoiler certaines scènes ou passages clés des films qui seront traités. Voilà pour l'avertissement.
Enfin dernier point de ce préambule, cet article est une réponse anticipée à un autre article à venir qui portera sur X-Men Origins : Wolverine. Sauf que cette fois ce ne sera pas pour le défendre. Maintenant trève de présentations, entrons dans le vif du sujet et intéressons nous à X-Men Le Commencement ou dans son titre original X-Men First Class (et pas Fist Class, je vous vois venir bande de dégueulasses !)
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X-Men First Class est un bon film. Voilà je souhaite commencer par cette affirmation purement péremptoire pour resituer les choses dans leur contexte, ce qui est utile car il y aura toujours des personnes dépourvues de bon goût pour affirmer le contraire.
Alors en effet il a ses défauts, mais quand on les met en balance avec ses qualités, l'ensemble penche clairement du "bon" côté. Les acteurs sont bien dirigés, le scénario est assez bien écrit, le montage est rythmé mais sait se poser quand il le faut et la réalisation est percutante. Et ces qualités sont d'autant plus appréciables quand on connait les conditions de production de ce long métrage. Dead line serrée, budget qui l'est tout autant, contraintes de producteurs qui imposent leurs idées à la con telle que la fille de Lenny Kravitz juste pour faire plaisir (mais Vaugn se venge en lui donnant un personnage aussi inutile qu'oubliable)... sans déconner, avec de telles conditions rien que le fait que le film soit juste "bon" est en soi un petit miracle.
Mais si il y a une critique qui revient assez régulièrement ce sont les "faux raccords" entre cet opus qui est censé être la genèse de la Saga signée par Bryan Singer et massacrée par Brett Ratner et Gavin Hood. Incohérences d'autant plus citées par les défenseurs de cette merde d'X-Men Origins, qui pour tenter de sauver ce piètre ouvrage, usent de cet argument clé : "Mais X-Men le Commencement aussi il est pas cohérent par moments".
Et voici le premier sujet de ce "La Parole à la Défense". Ici nous intéresserons à ces fameuses incohérences et je vais expliquer en quoi ces dernières peuvent se légitimer et être parfaitement excusables à l'inverse de celles contenues dans X-Men Origins Wolverine.
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Image 1 : "Allez là je joue ma dernière carte..."
Image 2 : "Mais pourquoi ça ne fonctionne toujours pas ?"
Avant de commencer je pense qu'il est important de relever quelques points de discorde entre la saga originelle et sa "préquelle" :
1. L'âge de rencontre entre Magneto et Xavier : Dans X-Men premier du nom, Xavier explique à Wolverine qu'à l'âge de 17 ans il a fait la rencontre de Erik Lehnsherr (l'on suppose qu'il devait avoir sensiblement le même âge). Or dans X-Men First Class nous avons clairement un Xavier et un Erik ayant définitivement dépassé le stade de la puberté puisque nous sommes en présence de deux adultes et c'est dans ce film et à cet âge "avancé" qu'ils se rencontreront pour la première fois.
2. Les élèves de Xavier : Dans X-Men 1 il est fait mention de Cyclope, Tornade et Jean Grey comme étant les "premiers" élèves de Xavier alors que dans X-Men le Commencement ce n'est pas le cas, ces derniers étant Havok, le Hurleur, le Fauve et Mystique (même si elle est un cas particulier" .
3. La marche aléatoire de Xavier : Cet élément apparait surtout dans X-Men 3 L'Affrontement Final. En effet dans l'introduction de ce dernier, Xavier se tient encore sur ses deux jambes et ce à un âge déjà avancé. Toutefois, alors qu'il est encore jeune, il en perd l'usage à la fin de X-Men le Commencement.
4. La relation Xavier/Magneto : Toujours dans X-Men 3 et toujours dans sa scène d'introduction, Magneto accompagne Xavier alors que ce dernier vient chercher Jean Grey, indiquant que leur "séparation" a lieu lorsque ces derniers ont déjà un âge assez avancé. Dans X-Men First Class cette séparation intervient à la fin du film alors que les deux protagonistes sont encore jeune.
Voilà on a ici 4 grosses incohérences qui sont régulièrement soulignés par les internautes, qui la bave aux lèvres, ne parviennent pas à essayer de comprendre le pourquoi de ces "erreurs". Mais le problème est que la plupart ne prennent pas le temps de se poser les bonnes questions quant à ces incohérences et ce qui peut excuser ces dernières. Et c'est bien ce que je compte faire dans cet article.
Là vous me direz "C'est facile, faisons comme si il n'y avait pas d'incohérences tant que tu y es...". Sauf que... sauf que à y regarder de plus près ces "faux raccords" n'ont aucun impact sur les films originaux. Je vais m'expliquer en vous donnant un exemple plus concret :
Quand Xavier affirme qu'il a rencontré Erik à l'âge de 17 ans, cette réplique demeure une simple anecdote à visée informative. Cette donnée, n'est que purement factuelle et jamais elle ne dépasse le cadre du factuel. Quand bien même Xavier aurait dit "Nous nous sommes rencontrés dans un club échangiste gay" que finalement cela n'aurait aucun impact dans le film. Jamais le fait qu'ils se soient rencontrés alors que Xavier avait 17 ans n'intervient dans l'intrigue hormis au moment où Xavier le dit mais cela n'a clairement aucune influence dans le déroulement narratif du film.
Et il en est de même avec cette scène où Xavier et Magneto arrivent ensemble chez Jean Grey dans X-Men 3 et dans laquelle Xavier marche encore. Ce passage nous donne une information mais finalement celle qui est la plus importante est le fait que Xavier recrute Jean Grey. Et, excusez moi d'avance pour la familiarité de mes paroles, mais on s'en tape les noix sur un tambour du fait qu'il marche ou non ce cher éclopé. A aucun moment dans le film ça n'a la moindre importance qu'il puisse encore user de ses jambes à cet instant précis . Il aurait donné un coup de pied au cul de Jean et cela aurait été la source d'un trauma psychologique, là il y aurait eu un impact dans tout les sens du terme. Mais ce n'est pas le cas
Tout comme le fait qu'il soit avec Magneto à ce moment là n'interfère en aucun cas dans la dramaturgie du long métrage de Brett Ratner. On aurait introduit l'idée que Jean entretienne une relation particulière avec Magneto, celui ci l'ayant connu alors qu'elle était enfant, là ça aurait donné de l'importance à ce détail. Mais encore une fois ce n'est pas le cas.
Et Cyclope, Jean et Tornade décrit comme étant les premiers élèves de Xavier ? Bon normalement je pense que vous avez compris le principe et si vous n'êtes pas trop idiot vous serez capable de prédire la phrase qui va suivre : "On s'en fout".
Et c'est là où vous comprenez pourquoi je considère que l'on peut relativiser l'impact de ces incohérences. Ce qui vous parait immense à première vue n'a finalement qu'une importance moindre. C'est de l'orde de l'infime détail.
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"Donc si j'ai bien compris vous souhaitez que j'implante de l'intelligence dans l'esprit des spectateurs ?"
Et bien là la réponse est on ne peut plus simple : une grande partie de ces incohérences s'expliquent par le choix du contexte historique dans lequel l'intrigue du film prend place à savoir la Crise des Missiles à Cuba. Tout d'abord un petit résumé de cette dernière s'impose et comme j'ai la flemme de paraphraser l'article Wikipedia, je vous le copie ici même :
La crise des missiles de Cuba est une suite d'événements survenus du 14 octobre au 28 octobre 1962 et qui ont opposé les États-Unis et l'Union soviétique au sujet des missiles nucléaires soviétiques pointés sur le territoire des États-Unis depuis l'île de Cuba, qui ont mené les deux blocs au bord de la guerre nucléaire.
Et là je pense qu'il est utile de s'interroger sur le "Pourquoi avoir choisi ce contexte" avant d'expliquer les incohérences qui en résultent. La Crise des missiles est un évènement majeur de l'histoire du XXème siècle. D'autant plus majeur du fait qu'il se distingue par le fait que finalement il ne s'est rien passé. Alors que le monde est en proie à la résurgence d'une nouvelle guerre qui risque cette fois d'être atomique, les deux blocs qui s'affrontent décident de privilégier la diplomatie et finalement cette situation qui aurait pu prendre des proportions apocalyptique se résoudra et notre monde évoluera vers ce à quoi il ressemble aujourd'hui. Et c'est là où l'idée d'exploiter ce contexte devient intéressante.
Car oui grâce à cela, les scénaristes permettent de lier la mythologie de l'univers X-Men avec notre propre Histoire réelle du monde de la vérité véritable. Ces derniers exploitent la question suivante : "Et si ce moment clé de l'Histoire avait été influencé par les Mutants ?", permettant ainsi à ces derniers de se dévoiler au monde d'une manière aussi spectaculaire qu'inattendue. Et rien que cela permet d'expliquer les craintes mais aussi les espoirs qu'ont suscité la découverte des Mutants permettant ainsi de recontextualiser davantage les autres films de la saga X-Men. Car en effet c'est à la vue des évènements qui se sont produits à Cuba que les gouvernements ont compris l'importance des Mutants, ces derniers pouvant aussi bien être la cause d'une crise diplomatique (rappelons que c'est Shaw qui déclenche tout cela) que sa résolution (le rôle joué par Xavier) tout en demeurant un élément particulièrement imprévisible et dangereux (les agissements de Magneto). Et de ce constat vont directement découler tout ce qui va suivre dans la saga originelle et renforcer le contexte de cette dernière. Les scénaristes ont parfaitement compris l'impact qu'aurait pu avoir cette fameuse Crise des missiles et ont utilisé cette dernière afin de façonner davantage l'univers des X-Men. Et là excusez moi d'hyperboler quelque peu, mais c'est là où l'idée devient géniale et où l'utilisation de ce contexte historique excuse toutes les incohérences qui peuvent en résulter.
Parmis celle ci nous pouvons citer par exemple celle où Xavier affirme que Tornade, Jean et Cyclope ont été ses premiers élèves. Il est évident que pour utiliser cet élément historique que je viens de traiter plus haut, on ne pouvait pas réemployer les personnages que nous avons vu dans la saga de Singer. Là pour le coup l'incohérence serait bien plus importante que ce qui demeure une petite infidélité faite à une intrigue. D'où l'utilisation de nouveaux personnages qui deviendont pour le coup les vrais premiers élèves de Charles Xavier.
Et c'est là où je vais conclure pour cet argument tout en offrant une transition pour le prochain : qu'importe les infidélités si ces dernières sont légitimées par de bons choix scénaristiques et c'est le cas avec cet X-Men First Class.
"Pourquoi est ce que j'ai accepté cette mission à la con ?"
Là on rejoint l'idée de la deuxième question mais je vais élargir cette dernière. Voyez vous, qu'il en soit du domaine des suites, des prequels, des adaptations, je pense que prendre des libertés avec l'oeuvre de base est une chose acceptable si cela se fait pour de bonnes raisons. Il y a même des fois où en "trahissant" l'oeuvre de base on parvient à faire mieux que cette dernière voir à devenir plus cohérent et c'est le cas avec ce X-Men First Class.
Prenons un exemple concret : la relation entre Magneto et Xavier, ces derniers se séparant à la fin du film alors que dans X-Men 3 ils nous sont présentés comme étant encore alliés de nombreuses années après leur rencontre. Et là je pense que pour mieux comprendre la base de mon argumentation il est important de revenir sur la psychologie de Magneto telle qu'elle nous est décrite.
Erik Lehnsherr est un homme charismatique ayant été traumatisé par son internement en camps de concentration alors qu'il était à peine adolescent. Il subira pendant cette période le deuil de sa mère dont il porte la culpabilité de ne pas avoir pu la sauver ainsi que les séquelles laissées par des tortures qu'il a subies de la part de Sebastian Shaw. Ainsi adulte, il est animé avant tout par la haine et la vengeance à l'encontre de ses geôliers et de ceux qui auront brisé son enfance. Car là est l'essentiel avec ce personnage tels qu'il nous est décrit dans X-Men First Class : la vengeance est son unique let motive pendant une grande partie de sa vie. C'est ce qui l'anime et le guide juste avant sa rencontre avec Charles Xavier qui lui permettra de découvrir une autre facette de sa personnalité. Il s'engagera dans une cause qui dépassera celle de son propre intérêt personnel à savoir celle des Mutants. Toutefois son parcours initial continue de l'influencer et une fois Shaw, la source de ses traumatismes d'enfance, abattu il trouvera une nouvelle cible sur laquelle déverser sa haine en la présence de l'Humanité.
Et là vous me direz "Ouais enfin c'est son portrait psycholologique d'après X-Men First Class, dans les autres films on ne le décrit pas ainsi". Et vous avez raison dans un sens : on ne le décrit pas du tout. Car résumons ce que l'on sait de Magneto dans la trilogie originale : super vilain charismatique, ayant été traumatisé par son expérience dans les camps de concentration durant son adolescence. On sait qu'il a été ami avec Xavier, qu'il a du respect pour lui mais qu'en dehors de ça il n'a aucune considération pour la vie des simples humains et qu'il est prêt à sacrifier une gamine mutante pour satisfaire son ambition à savoir celle d'instaurer la suprématie des mutants sur le reste du monde. De plus il est extrèmiste au point de provoquer des attentats dans X-Men 3 pouvant tuer des mutants qui voulaient simplement être "guéris". Mais pourquoi est il comme ça ? Et à cette question X-Men First Class nous offre un début de réponse convainquant.
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"Monde de merde..."
Et là j'en viens à excuser l'incohérence de la séparation de Erik et Xavier à la fin de First Class. D'après le portrait qui a été dépeint du personnage de Magneto, est ce qu'il vous semble cohérent que ce dernier ai pu rester aux côtés de Xavier pendant aussi longtemps malgré leurs différences fondamentales, comme il nous est montré au début de X-Men 3 ? Bien sur que la réponse est non, et à ce titre c'est X-Men 3 qui est dans l'erreur alors que First Class quant à lui se montre particulièrement en raccord avec ce qui nous a été présenté du personnage.
Alors bien sur on pourra trouver cette fin un peu abrupte, considérer que l'on aurait pu davantage explorer l'amitié entre Xavier et Erik. Seulement là il y a une autre excuse beaucoup plus pragmatique. L'idée de la production concernant First Class était d'en faire un film qui se suffirait à lui même bien qu'il offre la possibilité de développer des suites. Et à ce titre c'est ce que fait X-Men First Class. Il développe ce que l'on attend qu'il développe sans laisser trop de questions fondamentales en suspens (à l'inverse d'un autre film estampillé X-Men où là c'est le fête du slip au niveau des non réponses) et boucle l'essentiel. Certes pour se faire, il doit précipiter quelque peu ses rebondissements dans le dernier tiers, toutefois il parvient à rester cohérent avec l'état d'esprit des personnages et en sus, cela permet d'offrir au film sa scène la plus forte. Car j'ai beau apprécier ce film, je pense qu'il perdrait beaucoup en force sans la scène de la séparation entre Xavier et Magneto qui se révèle assez poignante et qui à elle seule tient une grande partie du long métrage de Vaugn.
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"Un doute m'étreint devant le cadavre de cet homme : était ce trop pour un seul homme ?"
Avec ce premier "Parole à la défense" je me suis attaqué aux critiques que l'on pouvait formuler quant aux incohérences de X-Men First Class, car je pense sincèrement que c'est un excellent cas d'école quant au manque de compréhension dont peuvent faire preuve certains quant aux intentions artistiques et scénaristiques d'un long métrage. Car en effet il est important de faire le distingo entre une incohérence étant la résultente d'idées scénaristiques et celles étant le fruit d'un manque de rigueur. Et on ne peut pas mettre ces deux cas de figure au même niveau. X-Men First Class, à la différence d'X-Men Origins Wolverine, parvient parfaitement à légitimer chaque liberté qu'il prend avec la saga originelle et c'est pour ça qu'il convient de ne pas mettre non plus ces deux films au même niveau.
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"Fini les procédés de tapettes, c'est à coup de tartes dans la tronche qu'on va leur faire comprendre les choses à ces cons de spectateurs !"
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