Contexte :
Le Hobbit : La Désolation de Smaug est le second épisode de la trilogie basée sur l'oeuvre de J.R.R Tolkien, à savoir le livre Bilbo le Hobbit. Ce dernier, paru le 21 Septembre 1937 est un conte de fantasy à destination, en premier lieu, des enfants. Il y raconte l'histoire de Bilbo Bessac (en anglais Bilbon Baggins) que l'on appelle plus volontier aujourd'hui Bilbo Sacquet. Celui ci est un Hobbit qui se retrouvera, par l'entremise du magicien Gandalf le Gris, embarqué dans une aventure qui le dépassera aux côtés d'une compagnie de 13 nains menée par le charismatique Thorin Ecu-de-Chêne. Dans son périple il aidera ces derniers à reconquérir l'autrefois très prospère cité des nains baptisée Erebor, perdue il y a fort longtemps dès lors qu'un Dragon du nom de Smaug s'en est emparé. Et tout au long de cette fantastique aventure il rencontrera des Elfes du royaume Sylvestre, des Hommes de Bourg du Lac et mettra la main sur un mystérieux Anneau qui pourrait bien bouleverser le destin de la Terre du Milieu.
Pour en revenir à l'adaptation cinématographique, cette dernière rencontra de nombreuses déconvenues. Réclamée par les fans à l'issue de la sortie du Retour du Roi, dernier film de la Trilogie du Seigneur des Anneaux dont le Hobbit peut être considéré comme en étant le préquel, le projet a pris tout de même près de 10 ans avant d'être concrétisé. Au tout début Peter Jackson ne souhaitait pas retourner à la réalisation d'un film se déroulant dans la Terre du Milieu après avoir déjà consacré une décennie de sa vie à adapter ce même univers avec sa célèbre trilogie. C'est pour ça qu'il ne reste sur le projet qu'en tant que Producteur et d'autres réalisateurs furent impliqués dont Sam Raimi. Toutefois ce fut Guillermo Del Toro qui a fait le plus concrètement participé au projet. Toutefois la grève des scénaristes ainsi que les problèmes financiés de la MGM qui peinait à produire le projet ont eu raison de l'enthousiasme du réalisateur mexicain qui quitta en 2010 le projet. C'est donc en dernier recours que Peter Jackson accepta de rempiler en tant que réalisateur pour entrer une nouvelle fois dans l'univers de Tolkien. Le projet qui ne devait être à la place qu'un dyptique devint une trilogie.
Le premier volet de cette dernière sobrement intitulée Le Hobbit : Un voyage inattendue est sorti dans nos vertes contrées le 21 Décembre 2012. Si pour ma part je fus conquis par ce volet, comme vous pouvez le lire dans la critique que j'ai rédigé pour l'occasion dans le lien qui suit :http://the-temple-of-whiskers.over-blog.com/article-le-hobbit-une-reussite-attendue-113517647.html; les avis furent dans l'ensemble un poil mitigés du côté des critiques "spécialisées" et de certains spectateurs. Dans l'ensemble il était reproché au film sa trop grande longueur eu égard à son matériaux d'origine. La même presse qui suce allègrement le nouveau Scorsese alors que ce dernier c'est 3H de vide absolu, je dis LOL. Enfin bref je ne vais pas m'épancher sur ce dernier, sa critique sur laquelle je me suis défoulé (mais dont le point de vue sera contre balancé, rassurez vous), s'en chargera largement. Quant au Hobbit, ce qui lui était plus concrètement reproché c'est cette volonté de vouloir combler un matériau de base assez vide avec du background mais en implémentant ce dernier de façon quelque peu maladroite. En résultait une rutpure de ton assez étrange, où le film semblait se chercher entre la fable pour enfant (comme en témoigne la scène des Trolls) et la préquel épique pour le Seigneur des Anneaux. Pour ma part ces éléments ne m'ont absolument pas dérangé, préférant qu'un film implante certes maladroitement du background plutôt que de durer des plombes pour ne rien raconter comme c'est le cas du Lou.... Non j'arrête là.
Ca donne quoi ?
Et bien pour tout vous dire les loulous, si vous n'avez pas aimé le premier opus, je doute fortement que cette suite vous réconcilie avec l'oeuvre de Peter Jackson. Certes dans l'ensemble il est plus rythmé, rentre davantage dans son sujet principal (à savoir la quête de Bilbo et des Nains pour reconquérir Erebor), toutefois les défauts principaux du premier sont toujours là voir peuvent se retrouver par moment amplifiés.
Alors vu que j'ai commencé à les évoquer, allons y pour le traitement des défauts. D'avance commençons par ce qui est de l'ordre de l'évidence : le film est long, très long. PJ affectueusement surnommé Pedro par Ben Stiller et Vince Vaughn (si vous êtes des vrais fans de la licence ultra consuméristes, vous comprendrez), aime voir les choses en grand. Peut être en un poil trop grand. Et ayant pris le parti d'adapter LE livre de Tolkien en TROIS films de TROIS heures chacun, autant dire que par moment on sent qu'il traine un poil en longueur. Et si cette impression ne se fait pas ressentir pendant la première heure, elle devient plus latente dans la seconde partie prenant place à Laketown (Bourg du Lac dans le livre, Lacville en VF dans le film ) qui traine franchement des pattes et surtout impose une coupure de rythme handicapante. Après cette dernière peut se justifier dans le sens où l'on nous présente un nouveau personnage qui jouera un rôle important dans l'histoire et qui a tout un contexte l'entourant assez riche; à savoir Bard. Là où dans le livre il était présenté un poil à la hâte, dans le film il devient un protagoniste à part entière et Jackson prend son temps pour nous le faire connaitre et comprendre les enjeux qui vont l'entourer bien que la totalité de ces derniers ne nous apparaissent pas encore complètement. D'ailleurs puisque j'en viens à évoquer les personnages, deux ont été rajoutés avec leur histoire les entourant. Ces derniers sont Legolas, bien connu des fans du Seigneur des Anneaux et dont la présence est parfaitement cohérente et justifiée bien qu'il était absent du livre, et aussi Tauriel. Si l'ajout de cette dernière, synonyme d'ajout inutile d'une intrigue amoureuse (car qui dit gonzesse dit histoire de gonzesse dit forcément histoire à l'eau de rose), il faut reconnaitre que cette amourette, de par la superficialité de son traitement n'est pas des plus gênante finalement. Comme aime le dire un promptologue : "Ca passe".
Toutefois c'est là que l'on touche le noeud du problème malgré tout avec cette multiplication des intrigues. Car bien que ces dernières m'ont globalement intéressé, il faut reconnaitre que la profusion de celles ci ainsi que l'éclatement des points de vue afin de les traiter au mieux, sème un poil la confusion et empêche de totalement rentrer dans l'histoire principale à savoir celle de Bilbo et des Nains. Si dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, le choix de ce procédé pouvait se comprendre et se légitimer de part le matériau de base; les psychorigides de tout bord confondant adaptation et retranscription risquent sans nul doute de pester contre ce second épisode qui multiplie les ajouts par rapport au livre. Mais le plus gênant n'est pas là (non parce qu'en réalité les débiles qui ne comprennent pas qu'une adaptation peut prendre des libertés, on s'en fout un peu de leur avis). Non là où on peut faire un reproche concret au film c'est qu'en éclatant son montage entre différents points de vue, il prend le risque de perdre le spectateur et SURTOUT l'intensité d'une scène. En effet alors que nos joyeux compagnons sont aux prises avec un Dragon; qu'est ce que l'on en a à faire de ce qui se passe à Laketown dans une intrige complètement inventée pour l'occasion et dont l'ajout nous gêne plus qu'autre chose puisque l'on coupe une excellente scène d'action pour nous montrer cela. Voilà ce qui risque de facher certains d'entre vous.
Non mon ajout n'est pas là juste pour faire plaisir aux fans et aux midinettes.
Maintenant évoquons les qualités tout de même car ces dernières sont quand même assez nombreuses. Déjà le film de par son statut de second opus se révèle moins frustrant que le premier épisode. Si en effet l'on pouvait reprocher à ce dernier de n'être finalement qu'une introduction pour un histoire qui est elle même une introduction à une saga bien plus épique de par l'ampleur de ses enjeux, il faut reconnaitre que La Désolation de Smaug rentre enfin dans le sujet. Il pose ses enjeux qui si ils resteront moins ambitieux que ceux du Seigneur des Anneaux, n'en demeurent pas moins très intéressants. Mais bien sur, la frustration demeure un peu devant une fin qui ne conclue absolument rien voir nous laisse carrément sur notre faim en laissant en suspens TOUTES les intrigues prenant place dans cet opus. Et là je vous avoue j'ai bien failli hurler.
Mais cela ne devait pas me faire oublier le spectacle fort enthousiasmant devant lequel j'ai tout de même pris mon pied. Car oui, malgré tout les défauts sur lesquels je me suis attardé, le Hobbit : La Désolation de Smaug demeure une formidable entreprise de divertissement offrant tour à tour émerveillement et émotion. Le tout passe par un visuel qui est toujours aussi somptueux hormis quelques fautes de goûts. Puisque je les évoque on peut citer par exemple des effets visuels qui ont peut être été optimisés pour être plus voyant en 3D, mais qui pour le coup deviennent dégueulasses en 2D. Un exemple me vient en tête : un moment où Bilbo regarde par dessus les arbres, des papillons bleus volent vers l'écran et on sent bien dans le contraste de ces derniers qu'ils ont été faits ainsi pour être bien plus voyant en 3D; ce qui pour le coup créé une impression de faux. En dehors de ça, si j'avais des réserves quant à un film qui contiendrait plus d'effets numériques et qui pour le coup risquait de ressembler visuellement à un Pixar, au risque d'accentuer le décalage avec la trilogie du Seigneur des Anneaux, force est de constater que le dit décalage n'est pas si choquant. Voir visuellement le film est plutôt raccord avec cette idée de fable. De plus il met bien plus en valeur les environnements variés qu'il nous présente ce qui n'est pas pour me déplaire. Et dernier point qui fait plaisir à voir quant aux effets spéciaux : la qualité des animations des créatures numériques et en particulier celle de Smaug le Dragon (dont soi dit en passant il faut relever la qualité de la VF qui colle particulièrement bien au personnage, un fait assez rare pour mériter d'être mentionné). Car il n'y a pas à dire mais dès que Smaug entre en scène, quel plaisir que de le voir évoluer. Son design est particulièrement réussi, la restitution de son échelle très impressionnante et tout aussi intimidante. Les animateurs parviennent à merveille à animer ce dernier malgré la contrainte de l'endroit clos dans lequel il se situe. Mais bien sur cette contrainte est parfaitement palliée par l'habile mise en scène de Peter Jackson.
Cela m'offre une transition pour évoquer cette dernière. Et bien que dire si ce n'est qu'encore une fois c'est une réussite, ce qui n'est absolument pas une surprise en ce qui concerne le réalisateur néo-zélandais. Ce dernier maitrise son sujet et parvient sans peine à créer des scènes d'actions aussi inventives que jouissives. Comme pour le premier il reste sur cette corde raide entre la démesure totale et la crédibilité suffisante pour que cela reste immersif. Mais bien sur cette démesure trouve sa justification dans le ton "fabuleux" du film qui bien qu'il se veut plus sérieux que celui du premier opus, n'en reste pas moins un film qui tient son origine d'un livre pour enfant.
Mais c'est là où j'ai à nouveau une certaine réserve. Car si on évite ce coup ci la schizophrénie qui était présente dans le premier par le biais d'une alternance entre un ton léger et enfantin avec des moments plus graves; il n'en demeure pas moins que je pense que le film se cherche encore un peu. Bien sur le ton reste cohérent toutefois, un ami présent avec moi pendant la projection a fait une remarque assez pertinente dans laquelle il se demandait finalement à qui hormis les fans de la trilogie originale ce film pouvait bien être destiné. En effet son fond assez "léger" peut empêcher un public "lambda" n'ayant que peu voir pas d'affinité avec l'univers, d'apprécier pleinement ce très long métrage. En revanche un jeune public aura bien du mal à rester devant un film durant plus de 3H, présentant autant de personnages et d'intrigues, tout en possédant une certaine violence graphique se traduisant par de nombreuses de décapitations d'Orques. Bon ce ne sera pour certains qu'un détail, mais je pense qu'il était assez intéressant pour être retranscris, même si cela ne vient pas de moi. Comme quoi je ne suis pas le seul à être brillant par moment.
Mais là sans transition je vais évoquer la casting. La troupe de comédiens déjà présents dans le premier opus reste inchangée et leur interprétation est toujours aussi bonne. Ian McKellen est égal à lui même. Richard Armitage commence à creuser le côté sombre de son personnage ce qui n'est pas pour me déplaire. Quant au nouveaux venus, là aussi rien à dire c'est impeccable. C'est avec plaisir que l'on retrouve Orlando Bloom avec la perruque d'un Legolas plus jeune, plus intrépide et surement plus badass que dans la trilogie de l'Anneau. Evangeline Lilly, que l'on a connu dans Lost, incarne Tauriel et est plus que convaincante, parvenant à rendre intéressant son personnage bien que cette dernière soit traitée assez superficiellement. Toujours du côté des Elfes on retrouve celui que l'on avait entre-apercu dans le premier à savoir Thranduil incarné par Lee Pace que l'on aura vu dans la série Pushing Daisie mais plus récemment dans Lincoln. Si il a tendance par moment à sombrer dans le sur-jeu, il faut reconnaitre que son personnage est très intéressant, offrant une vision plus retors des Elfes et cet acteur parvient à faire passer cette ambiguïté. Nouveau venu, Luke Evans interprète Bard, sorte d'embryon d'Aragorn dans le livre. Il faut admettre que l'acteur dégage un certain charisme et est assez convainquant. Mais dans les faits j'ai un peu de mal à m'investir pour lui malgré les efforts accomplis pour lui donner de la substance. Mais son problème est que ses apparitions ont le don de se faire au mauvais moment, ralentissant pour le coup l'intrigue. Dans le registre déception, je noterais l'apparition de Bëorn. Au début du projet, quand Guillermo Del Toro avait les rênes de celui ci, je m'imaginais tellement Ron Perlman dans ce rôle qui lui aurait parfaitement collé à la peau. Ici c'est le comédien Suèdois Mikael Persbrandt qui l'interprète. Et disons qu'il est présent à l'écran trop peu de temps pour se faire un véritable avis quant à son interprétation en revanche je suis assez déçu par son aspect visuel un peu... faux. Mais la vraie révélation de cet opus c'est surtout Martin Freeman. Bien sur il était déjà plus que convainquant dans le premier épisode, toutefois son rôle était éclipsé par l'importance donnée à la présence de Gandalf et de Thorin mais aussi et surtout par la nature timide et discrète du personnage qui ne commencera à se révéler qu'à la fin du film. Mais là, dans cette suite, il explose au grand jour. En effet alors que Bilbo parvient à être davantage au centre de l'intrigue, Martin Freeman s'impose comme étant finalement le seul choix possible pour interpréter ce personnage tant il colle parfaitement au rôle. Ses mimiques sont parfaites, son jeu est empreint d'autant de "drôlerie" que d'une certaine mélancolie. Sérieusement j'aime beaucoup son personnage et j'ai le même avis pour cet acteur de talent.
Et là toujours sans transition je vais évoquer la BO qui est une de mes déception du long métrage. Elle n'est pas mauvaise en soi, les thèmes accompagnant avec toujours autant d'efficacité les magnifiques images de Peter Jackson. En revanche aucun nouveau thème ne se détache réellement et pour tout vous dire j'ai l'impression qu'au lieu d'avoir une nouvelle composition pour un nouveau film, comme nous avions le droit pour chaque épisode de la trilogie de l'Anneau (chaque film apportait son lot de nouvelles musiques), là j'ai l'impression qu'ils ont bêtement réutilisés les anciennes bandes originales et fait quelques paresseuses réorchestrations. Ah si, il y a un thème inédit pour Tauriel dont je ne me souviens pas. Enfin bref de ce point de vue là j'espère un regain de la part de Howard Shore dont les compositions pour la trilogie du Seigneur des Anneaux font aujourd'hui parti de la mémoire collective tant elles ont marqué le cinéma.
Pour conclure :
Et bien pour conclure je vous recommande très chaudement ce Hobbit la Désolation de Smaug si vous avez aimé le premier. En revanche pour ceux qui ne l'ont pas apprécié, là mon avis est quelque peu plus nuancé. D'un côté bien conscient des défauts je me vois mal vous recommander un film devant lequel vous avez des chances de passer à côté ou devant lequel vous vous agacerez de la persistance de certains défauts qui ont déjà gêné votre appréciation du précédent opus. Toutefois dans les faits il demeure un spectacle remarquablement maitrisé d'un point de vue formel qui mérite d'être découvert en salle voir d'être découvert tout court. En ce qui me concerne, j'ai pris un plaisir monstre devant ce film et j'attend avec grande impatience la conclusion qui s'annonce épique de cette trilogie. Le rendez vous est pris, à dans un an !
PS : Non il n'y aura pas de notes. Faites la part des choses dans ma critique et estimez par vous même si les défauts que je cite vous gêneront ou pas.
L'avis de Yoyo114
Ayant trouvé le premier volet terne et ennuyeux, je suis allé voir celui-ci en traînant des pieds, et j'ai été agréablement surpris. Contrairement à mon vénéré camarade Hunter Arrow (que je salue marie), je trouve que le film démarre vraiment quand nos héros sont enfermés dans le royaume des Elfes. Lacville, sorte de Venise en mode fantasy, est tout simplement splendide, et apporte un joli contrepoint à la quête des nains. Quant à la partie finale, que dire sinon que j'étais scotché à mon fauteuil ; il y a bien longtemps qu'une scène ne m'avait pas tétanisé à ce point. La VF est fantastique. Evangeline, je t'aime. Maintenant, évoquons les défauts : comme d'habitude, je n'aime pas la mise en scène de Peter Jackson : je trouve que c'est un directeur artistique fabuleux, mais qu'en terme de mise en scène, il se contente... ben, d'illustrer son univers. Les effets spéciaux et les décors sont à l'origine de toute la qualité du film, et la caméra est juste là pour "visiter". En fait, c'est une caméra passive, à part lors de quelques scènes d'actions remarquables. Bref, mieux que le premier volet, plus rythmé malgré, encore une fois, une durée excessive.
Par respect pour hunter, je ne donnerai pas de notes !