En plus d'avoir un nom plutôt marrant, ce monsieur Zhou a une chaîne super intéressante. Les deux problèmes de celle-ci, et non des moindres, sont que :
- Elle est en anglais ;
- Elle est sur Viméo.
Après avoir sombré dans l'alcool pour me remettre de cette terrible dernière nouvelle, je suis allé découvrir lesdites vidéos. Et j'ai été très agréablement surpris.
Celles-ci explorent certains sujets précis, de manière détaillée et rapide (il faut compter 6-8 minutes pour une vidéo), que ce soit pour démonter la comédie américaine basique actuelle, pour démonter (comme une armoire Ikea, sisi représente) Michael Bay ou pour nous expliquer l'art du silence chez Scorsese.
Il n'a que 11 vidéos à son actif à l'instant où je publie cet article, mais vu la rapidité à laquelle il travaille (contrairement à moi lolilol), sa chaîne ne devrait pas tarder à s'étoffer. Si vous n'êtes pas allergiques à la langue de l'Electric Retard (n'allez pas chercher ça sur Google les enfants. Non, sérieusement, n'y allez pas), plus rien ne vous retient pour aller voir sa chaîne. Ah si, le lien. Le voilà :
La chaîne ici.
Regardez cette vidéo si vous voulez pouvoir lire la suite de l'article.
Bon, je vous dérange encore pour quelques instants. mais j'aimerais faire un parallèle entre ce que dit M. Zhou dans la vidéo ci-dessus (c'est à dire la comédie américaine basique), et les films d'horreur actuels.
Ce que M. Zhou explique, c'est que la comédie américaine repose sur certains gimmicks qui rendent toutes les comédies prévisibles, alors qu'il y a tant d'autres éléments à exploiter (comme les gags visuels). C'est pareil pour les films dits d'horreur.
Les plus récents reposent énormément sur le principe du screamer, et sur les effets "instantanés"; surcharge d'effets sonores, installation d'une musique stressante (messieurs, prenez vos violons et montez les à fond dans les aigus... parfait), et j'en passe.
On n'installe plus une ambiance stressante tout au long du film, ce qui rend tout le visionnage digne d'intérêt, mais on passe simplement d'une phase de discussion / sexe à une phase stressante, ou la musique se lance ou s'arrête, ou l'on sait qu'il va se passer un truc stressant donc on a logiquement moins peur. Les réalisateurs structurent leurs films, nous disant ainsi à quoi nous attendre, et réduisant de ce fait la tension. Dommage.
C'est pour ça que j'ai kiffé Paranormal Activity, Rec, Rosemary's Baby ou Les Yeux de Julia. Ces films brisent certains codes du genre, ce qui les rend uniques et très intéressants à étudier.
Paranormal Activity installe un climat de tension tout au long du film, sans parler du système de caméra très bien exploité. Regardez plutôt cette vidéo qui en dit long sur la saga :
Rec est tout simplement le premier (et le seul) film de zombies à m'avoir fait mouiller ma culotte (pas au sens propres, voyons !). Le système de caméra embarquée fonctionne à merveille grâce à une mise en scène intelligente; eh oui, tout le monde garde en mémoire la scène finale, véritable génie de mise en scène, qui vous aura empêché de dormir pendant trois jours. Allez, avouez.
Rosemary's baby n'est plus à présenter : le film de Roman Polanski mériterait un roman (eh oui, je fais des blagues aussi), mais je pourrais le résumer en une ambiance reposant sur de l'incompréhentsion, mêlée à la peur du surnaturel, plus suggéré pour une grande partie du film. Cette atmosphère de stress ambiant vous mettra mal à l'aise tout au long du film, vous faisant sombrer dans la folie en même temps que le personnage principal.
Les Yeux de julia repose sur le même principe d'ambiance, jouant sur le fait que le personnage principal ne puisse se servir de ses yeux durant la majeur partie du film. Petit bijou de mise en scène, je ne peux que le recommander pour les fans de cinéma d'horreur espagnol.
Ma réticence envers les films d'horreurs les plus courants ces temps-ci s'explique simplement. Faisons une liste de quelques films d'horreurs relativement connus :
- Halloween : Slasher movie --> Principe de screamer ;
- Massacre à la tronçonneuse : Idem ;
- Mirrors : Principe de screamer + gore ;
- Vendredi 13 : Slasher --> Screamers, gore.
On pourrait continuer longtemps comme ça, mais vous avez compris le principe.
C'est à peu près tout ce que j'ai à dire sur le film d'horreur actuel. Je tenais principalement à souligner le fait que pour un genre aussi ouvert, c'est dommage de ne pas trouver autant d'expérimentations que ce à quoi on pourrait s'attendre. On rappellera que le genre permet de se tester, et que c'est ainsi qu'ont, par exemple, commencé de grands réalisateurs, le plus connu étant certainement Sam Raimi (le réalisateur de la seule vraie saga Spider-man).
Gardez cependant en mémoire que tous les films d'"horreur" ne sont pas tous ultra médiatisés, et qu'on peut trouver de tout sur le net, des perles (Paranormal Activity : Tokyo Night), comme des pertes (American Nightmare, appelé au départ The Purge, puisque ç'en est une, malheureusement sortie au cinéma). Les expérimentations restent donc nombreuses, il suffit de savoir chercher au bon endroit (streaming, bonjour).
Malheureusement, les films mis en avant par les médias et Hollywood reproduisent encore et encore les mêmes codes, ce qui devient lassant et provoque un désintérêt pour le genre, formant un publique composé de groupes de jeunes voulant se marrer devant un film "pop-corn", et évincant un publique plus "mature" des salles obscures.
Les cas évoqués sont bien entendu des généralités, et le film d'horreur, bien que gangréné, a encore de beaux jours devant lui.
Je terminerai cet article avec un second parallèle rapide, cette fois-ci avec la comédie romantique. Le même schéma est toujours évoqué, et même si les protagonistes et les péripéties changent légèrement, les grands aboutissants de l'histoire restent les mêmes. On sait qu'à la fin, le héros et la fille finiront ensemble, prêts à se reproduire comme des lapins, à avoir pleins de gosses, et ainsi contribuer au réchauffement climatique par un rapport cause -à -effet très intéressant, pendant que le meilleur ami gay du héros se touchera sur des posters des One Direction en admirant les jeunes tourterelles. Heureusement, certains films, comme (500) Days of Summer brisent ces clichés.