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The Temple Of Whiskers

The Temple Of Whiskers

THE TEMPLE OF WHISKERS est un blog consacré au 7ème art, fondé le 3 mai 2012. Il est l'œuvre de 6 personnes (William, Vivien, Lelya, Yoyo, Hunter Arrow et mr-edward), qui se sont rencontrés via le site internet Allociné, plus précisément sur le forum du film Inception. L'objectif étant simple : vous faire partager leur amour du cinéma.


Dawn of the Planet of the Apes : Quand King Kong rencontre Mission

Publié par Hunter Arrow sur 21 Août 2014, 20:48pm

Catégories : #Sorties Ciné

Un film de Matt Reeves avec Andy Serkis (César), Jason Clark (Malcolm), Keri Russell (Ellie), Gary Oldman (Dreyfus).

Introduction :

Avant tout sachez que ce n'est pas à cause d'un anglicisme snobinard que je ne donnerai pas le titre français de ce film. C'est juste parce que ce dernier est d'une connerie sans nom tant il trahit les intentions de ce formidable film. Car oui j'ai kiffé.

Mais avant d'expliquer le pourquoi du comment j'ai aimé ce long métrage, un peu d'histoire s'impose. Dawn of the Planet of the Apes est la suite de Rises of the Planet of the Apes, sorti en 2011 et qui était le reboot d'une franchise contenant 8 films en comptant ce dernier opus. Sachez que je suis fan du film sorti en 1968 qui est bien plus qu'un simple film de science-fiction lambda. C'est un chef-d’œuvre dont la pertinence du propos fait encore écho aujourd'hui. Et donc je ne considère pas que l'on puisse faire du "simple" divertissement avec une telle franchise et c'est aussi pour cela que je déteste le film de Tim Burton sorti en 2001. En revanche le reboot de 2011, bien que divertissant parvenait à faire preuve d'une certaine intelligence, mais soyons sincère, malgré sa qualité il m'en a touché une sans frôler l'autre (NDLR : c'était avant de le revoir dans de meilleurs conditions qu'une diffusion TV sur une certaine chaine qui s'est spécialisée dans la diffusion de programmes télé entre deux publicités et en vente de temps de cerveau disponible).. Alors autant dire que malgré l'affect que j'ai pour la licence, je n'attendais pas spécialement ce Dawn of the Planet of the Apes. Et pourtant....

L'Histoire :

10 ans après les évènements du troisième premier film de la licence, les singes évolués et dirigés par César mènent la vie dont j'ai toujours rêvé c'est à dire vivre à poil dans la forêt, à se battre à contre des ours et se reproduire. En ce qui concerne les Humains, ceux qui ont survécu au virus (si vous ne voyez pas de quoi je parle prenez vous en à vous même) n'ont rien de trouvé de mieux à faire que s'entretuer dans diverses émeutes... là j'ai juste envie de dire qu'à ce stade on appelle ça la sélection naturelle. Mais bon alors que les singes kiffent leur life pépère, des humains désespérés s'introduisent sur leur territoire, leur présence suffisant à menacer la paix instaurée par César dans son propre camp.

Dawn of the Planet of the Apes : Quand King Kong rencontre Mission

Verdict :

Et bien mes petits orangs-outans libidineux, trêve de pseudo suspens, vous devez savoir que le film est globalement considéré comme étant bon et je n'irais pas contre l'avis général. C'est indéniable, Dawn of the Planet of the Apes est un film décent... voir un excellent film. A mon sens c'est le meilleur blockbuster que j'ai vu cette année au cinéma. En tout cas c'est infiniment plus abouti que Transcendance, l'arnaque de l'année. Mais bon comme tout film il a ses failles et je vais évoquer ces dernières avant d'en venir aux grandes qualités de cet opus.

Et LE défaut majeur de ce Dawn of the Planet of the Apes, en sus d'une traduction française de son titre calamiteuse, c'est sa prévisibilité. Aussi bon soit il jamais je ne me suis dis "Oh tiens ça je ne m'y attendais pas" ou encore "Alors là je suis sur le séant par tant de surprenantes surprises contenues dans ces péripéties haletantes". En effet si tant est que vous avez vu pas mal de productions sorties ces 20 dernières années, il vous sera difficile de trouver les évènements survenant dans ce long métrage imprévisibles. Et pour cause, dans la construction dramatique, il n'y a rien d'inédit.

I'm BADASS !!!!

Et c'est là mon instant militant avec mon coup de gueule du jour que je n'adresse pas uniquement à ce Dawn of the Planet of the Apes, qui finalement rattrape allègrement ce défaut; mais contre tout les scénaristes nous imposant les mêmes ficelles au fur et à mesure des nouvelles sorties cinéma. Sérieux les mecs, je sais bien que depuis les prémices de l'Humanité nous racontons des histoires. Ainsi tout les éléments dramatiques qu'il est possible d'exploiter ont été exploités et il est de plus en plus difficile de trouver du neuf dans le domaine. Toutefois, vous reconnaitrez que certains ressorts dramatiques ont été vu trop de fois et d'autres pas assez et qu'il serait bon de piocher davantage ailleurs plutôt qu'user encore et toujours du cliché du "Oh je suis fâché avec des gens mais ceux ci vont soigner quelqu'un que j'aime bien, donc maintenant je pense que les gens ils sont gentils" ou encore le sempiternel affrontement entre le père et le fils. Et au pire si vous exploitez cet élément, tentez de varier les approches. Prenez Game of Thrones par exemple. On a la traditionnelle opposition entre le père et le fils avec Tywin et Tyrion, mais les évènements qui vont jalonner leur confrontation seront tellement extrêmes que pour le coup ça nous surprend davantage. Bon après je vois difficilement comment on pourrait placer dans le contexte une scène où César, pour donner une leçon à son fils, va charger toute sa tribu de passer sur la copine de son dit fils... mouais, ça ne le ferait pas (et ne m'engueulez pas, pour l'instant je ne vous ai rien spoilé).

Et si j'enrage autant devant cette prévisibilité narrative, c'est que cette dernière donne l'impression que le film cherche à faire dans la facilité et ainsi pourrait éclipser à la vue de certains les audaces contenues dans ce long métrage. Car oui malgré une construction trop évidente, on ne peut pas dire que nous sommes devant un produit bâclé et doté de mauvaises intentions. Loin de là. Déjà rien que visuellement. Si je ne suis pas un grand fan de Cloverfield qui fut la précédente oeuvre de Matt Reeves, je doit reconnaitre que pour peu qu'il ne fasse pas dans le found foutage de gueule, il est plutôt bon avec une caméra dans les mains. En terme de mise en scène, Dawn of the Planet of the Apes contient de bonnes choses et en premier lieu son orientation visuelle.

Petite référence sympa à "La Bataille de la Planète des singes" dont ce film reprend presque la trame.

En effet la démarche adoptée ici fut celle qui aurait pu être très casse gueule si cela eusse été loupé, à savoir opter pour une intégration des singes numériques dans des environnements 100% naturels avec ce que cela englobe en terme de contraintes de tournage ou de difficultés supplémentaires pour les effets spéciaux. Ajoutez à cela une photographie assez crue conférant une image "naturelle" avec un cadre souvent empli de pluie ou de brume; et vous obtenez un mélange qui a imposé aux équipes en charge de la modélisation des singes de se surpasser afin que leur rendu ne jure pas face à ces contraintes. Et on peut dire que ce fut un pari gagnant tant c'est visuellement abouti et finalement propice à l'immersion. Et c'est là où l'on se doit de saluer le travail formidable accompli sur les primates. Je pense que je pourrais traiter sans ménagement un mec "d'usurpateur d’osso-buco" si ce dernier venait à faire preuve de mauvaise foi en ne reconnaissant pas la réussite incontestable des effets spéciaux. J'ai vu le film deux fois et lors de mon second visionnage j'ai été particulièrement attentif aux petits détails afin de voir si il n'y avait pas quelques imperfections telles que des collisions mal gérées avec les éléments naturels... et non rien à dire là dessus. Le sens du détail est bien présent et si par quelques très fugaces moments on peut constater des textures jurant un peu en terme de rendu, globalement ça reste bluffant.

Mais la mise en scène, ce n'est pas que de la gestion des effets numériques. C'est aussi savoir placer sa caméra au bon endroit afin de raconter au mieux l'histoire... en clair éviter de faire Cloverfield ou plus récemment Godzilla. Et là dessus Reeves s'en sort très efficacement. On notera la pertinence de l'utilisation de la plongée/contreplongée dans les premières scènes où Malcolm rencontrera César afin de signifier la "faiblesse" du premier face à la "force" du second. Cela permet de saisir l'idée toute simple que l"Homme n'est clairement plus l'espèce dominante sur Terre. Toutefois au fur et à mesure que la relation entre le personnage de Malcolm et de César évoluera et qu'ils se rapprocheront, la caméra les mettra sur un pied d'égalité. Simple mais efficace et pertinent. On notera aussi une volonté affichée de faire dans l'anti spectaculaire un peu à la manière de Godzilla sorti cette année. Sauf que contrairement à Godzilla, ici c'est fait avec intelligence et en vue de renforcer le propos de l'histoire.

César démontrant qu'un singe en CGI peut être ultra charismatique.

Car le fond de l'histoire, c'est bien ce qui fait la force de ce film. Cela va me permettre d'évoquer en quoi le titre français est une connerie sans nom. En effet, dans ce film si il y a une chose dont il n'est pas question c'est d'affrontement. Car oui, l'essentiel des enjeux des héros est justement de parvenir à éviter la confrontation et à ce titre il s'agit davantage d'une œuvre basée sur le dialogue et la compréhension, qu'un bête blockbuster qui attend juste de tout faire péter. Et ainsi lorsque la confrontation entre les humains et les singes arrive, cette dernière est filmée afin d'être, non pas un moment d'action divertissant et jouissif, mais plutôt un évènement tragique aux lourdes conséquences. Et c'est là où je considère que ce Dawn of the Planet of the Apes est intelligent à l'inverse de Godzilla 2014. Si dans le film de Garreth Edwards il était question de frustrer le spectateur en ne lui donnant pas ce qu'il voulait voir au moment où il souhaitait le voir et à la place lui proposer un enchainement de séquences ineptes en terme d'implication émotionnelle; il est question ici de changer le point de vue du spectateur en poussant ce dernier à rejeter de lui même l'action car celle ci signifierai l'échec des personnages de César et Malcolm. Et ça c'est brillant. Ça c'est de l'intelligence ! Et là où j'apprécie davantage ce film, c'est qu'il va au bout de sa démarche assez inscrite dans le premier degré, cela se traduisant par un final qui est loin de verser dans le happy end facile et ce dans la grande tradition de la saga. Ajoutons le fait qu'il y a aussi une réelle volonté d'éviter le manichéisme du style humains méchants et singes gentils qui est encore une fois appréciable. A ce titre le personnage tenu par Gary Oldman est assez intéressant.

Mais bon je m'attarde, je m'attarde, mais à un moment il va bien me falloir conclure bien qu'il me reste tant à dire, y compris sur la réalisation qui se permet des références très subtiles aux précédents films de la saga mais je vais vous laisser les découvrir par vous même. Un point que je souhaite traiter avant de conclure c'est la musique signée par le prodigieux Michael Giacchino (mon compositeur préféré du moment qui pour moi est bien plus intéressant que Hans Zimmer). On notera l'alliance entre de très beaux thèmes symphoniques et des sons plus "tribaux" nous évoquant de suite les compositions de Jerry Goldsmith pour le film original. C'est totalement réussi et cela parvient à nous plonger encore plus efficacement dans l'ambiance.

En Conclusion :

Malgré une construction dramatique sans surprise qui pourra en agacer certains, il n'en demeure pas moins que Dawn of the Planet of the Apes est une réussite qui parvient à compenser son défaut de prévisibilité par la pertinence de sa mise en scène et des choix assez audacieux pour un gros blockbuster d'été. Difficile de bouder son plaisir devant une œuvre qui, malgré ses imperfections, démontre qu'elle a été conçue avec la meilleure volonté du monde En résulte un divertissement intelligent et pertinent dans son propos, doublé d'une formidable réussite technique. Un film que je vous recommande chaudement.

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