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The Temple Of Whiskers

The Temple Of Whiskers

THE TEMPLE OF WHISKERS est un blog consacré au 7ème art, fondé le 3 mai 2012. Il est l'œuvre de 6 personnes (William, Vivien, Lelya, Yoyo, Hunter Arrow et mr-edward), qui se sont rencontrés via le site internet Allociné, plus précisément sur le forum du film Inception. L'objectif étant simple : vous faire partager leur amour du cinéma.


Les Micro-critiques à la bourre, volume II : Lost River, Foxcatcher, Inherent Vice

Publié par Hunter Arrow sur 11 Août 2015, 15:42pm

Second volet des critiques à la bourre qui ne sera surement pas le dernier si le cinéma par chez moi s'acharne à diffuser les films lorsque ceux-ci sont enfin disponibles à la vente en blu-ray. Mais voilà il s'agit de trois films qui me tenaient vraiment à coeur (il y en a un quatrième que j'ai exclu de l'article parce que je veux lui faire sa critique à lui tout seul) et qui méritaient un petit avis dessus.

Lost River

Un film de Ryan Gosling avec Christina Hendricks, Saoirse Ronan, Iain De Caestecker, Matt Smith, Ben Mendelsohn, Eva Mendes

Premier film de Ryan Gosling, on peut dire que pour un premier jet c'est une semi-réussite si l'on est du genre optimiste. En fait le problème de Lost River, c'est que comme tout premier film d'un réalisateur, ce dernier a tendance à trop se réfugier dans ses références au détriment de la personnalité du long métrage. Ainsi l'on décèle ici et là du Refn, du Lynch, du Malick mais finalement le Gosling est un peu plus dur à trouver.

D'ailleurs puisque j'évoquais Refn, on peut se rendre compte que si Gosling a mis dans son oeuvre les qualités que l'on peut trouver au cinéma de Refn, à savoir une esthétique léchée à chaque plan et un vrai sens pictural de leur conception, il en a aussi intégré certains défauts. On peut décemment reprocher à Lost River d'être, tout comme Only God Forgives, par moment poseur. Certains effets de mise en scène ou de montage ne semble être là que pour le style mais pour le coup renforcent l'artificialité de l'ensemble et ce au détriment de la narration. Comme exemple je peux citer le passage du rendez vous galant entre Bones (Iain De Castecker) et de Rats (Saoirse Ronan). Nous avons ici un dialogue entre eux où ils mentionnent le danger représenté par le méchant du film (Bully interprété par l'excellent Matt Smith) en 4 répliques. Sauf que le montage fait en sorte que ces quatre répliques sortent en "ellipses" c'est à dire qu'à chacune d'entre elles, les héros ont changé de lieu, donnant ainsi une indication de passage du temps. Ce procédé n'a aucun intérêt et il aurait été plus pertinent, quitte à avoir un montage elliptique, de montrer divers plans des héros et inclure par dessus le dialogue en voix off. Et le film recèle de moments comme ça finissant par nuire à l'implication que l'on pourrait avoir pour le récit. Et ce dernier n'est pas aidé par la caractérisation à outrance des protagonistes qui, malgré la qualité des interprètes, ne sortent pas du cliché dans lequel ils ont été ammené. Comme j'aime le dire, partir du cliché ça va encore, surtout qu'ici cela fait sens avec l'idée qu'il s'agit d'un conte, mais rester dans celui-ci... non juste non.

Mais pourquoi malgré tout cela Lost River est une semi réussite ? Et bien d'abord parce que malgré tout je l'ai beaucoup aimé et j'ai toujours raison. De ce Lost River se dégage vraiment des intentions d'un réalisateur qui avait tout à prouver. Et là où je pouvais reprocher à Refn dans Only God Forgives de se dissimuler derrière un symbolisme outrancier et balourd, mais finalement n'apportant aucun renouveau à son cinéma ce dernier demeurant très contrôlé; je ne peux pas dire la même chose de Gosling. Déjà parce que c'est son premier film. Ensuite, il y a dans ce Lost River ce qui manquait à Only God Forgives : une âme. Quelque chose témoignant que le réalisateur a vraiment pris des risques pour pouvoir inclure tout ce qu'il souhaitait inclure sans vraiment chercher à savoir si c'était pertinent ou non mais juste parce que l'idée lui plaisait. Cette candeur est finalement assez rafraichissante et pour le coup me permet d'apprécier le film jusque dans ses défauts.

Donc en conclusion je retiendrai de Lost River un film grandement imparfait mais à l'ambiance assez envoutante. En tout cas il confirme que Ryan Gosling est un réalisateur intéressant à suivre tant ce film est le parfait témoignage des qualités futures de son cinéma comme de ses potentiels défauts.

Les Micro-critiques à la bourre, volume II : Lost River, Foxcatcher, Inherent ViceLes Micro-critiques à la bourre, volume II : Lost River, Foxcatcher, Inherent Vice
Les Micro-critiques à la bourre, volume II : Lost River, Foxcatcher, Inherent Vice

Foxcatcher :

Un film de Bennett Miller avec Channing Tatum, Steve Carell, Mark Ruffalo.

Foxcatcher est le troisième long-métrage de son réalisateur à qui l'on doit Truman Capote et le Stratège. Tiré d'un fait réel, le film se centre sur la relation entre les frères Schultz (Mark et Dave), tout deux champions olympiques de lutte, et le milliardaire John Du Pont. C'était sans contexte une de mes grosses attentes de l'année, ne serait ce que pour sa promesse de nous offrir un Steve Carell dans un rôle à contre emploi. Le reste du casting était tout aussi intéressant et j'attendais beaucoup de la prestation de Channing Tatum et Mark Ruffalo. Et si l'on s'en tient au travail d'interprétation le film ne m'a pas déçu. J'ai eu un peu de mal au début avec le jeu de Carell, mais après avoir visionné des vidéos sur le vrai John Du Pont, ce que je prenais pour du maniérisme c'est davantage révélé être du mimétisme et on peut difficilement reprocher à l'acteur d'avoir livré une prestation un poil maniérée quand le vrai Du Pont était lui aussi maniéré... Sinon Channing Tatum est convainquant dans son rôle. Mais l'acteur qui m'a le plus bluffé c'est sans conteste Mark Ruffalo, trainant sa dégaine quasi-simiesque révélant autant la force du personnage que sa nature profondément empathique. Ce faisant il est surement le personnage le plus appréciable du film.

Mais si Foxcatcher est une réussite sur le plan de l'interprétation, il n'en demeure pas moins qu'à la sortie de la projection je n'ai pas pu dissimuler ma déception malgré les grandes qualités de l'ensemble. Ce sentiment s'explique par cette impression que le film s'attarde parfois trop sur ce qu'il a déjà bien expliqué, se perdant dans une contemplation un peu vaine sur-appuyant trop ce qui était devenu évident. Mais à côté de cela il va négliger le traitement de points qu'il aurait été pourtant capital d'approfondir. Ainsi, si le film se centre très bien autour de l'étude des relations entre Mark Schultz et John Du Pont ainsi que celles entre Mark et son frère, il oublie d'en exploiter une assez centrale, compte tenu du fait que c'est elle qui a la finalité la plus forte : celle entre Dave Schutlz et John Du Pont. Alors si le long métrage s'en tenait au point de vue initial, c'est à dire celui de Mark, cela aurait du sens. Sauf que vers le troisième acte il se centre sur le point de vue de John et à ce titre, quitte à changer de point de vue selon la convenance, comment justifier que l'on ne creuse pas plus les liens entre Du Pont et Dave ? Et c'est vraiment ce manque de constance qui m'a le plus dérangé au point de me sortir du film à plusieurs moments.

Mais heureusement Foxcatcher a tout de même de très grandes qualités, ces dernières ayant permise que je raccroche toujours au récit au bon moment. On retiendra une excellente maitrise du langage cinématographique, Bennett appliquant parfaitement la maxime selon laquelle il est plus pertinent de montrer les choses au cinéma que de les dire. A ce titre, son oeuvre recèle des meilleurs scènes vues dans un film cette année, telle que l'entrainement entre les deux frères que je vous poste plus bas. Tout ce passage est la parfaite illustration d'un réalisateur qui a compris comment traiter visuellement une chose aussi complexe qu'une relation entre deux frères. A ce titre c'est juste bluffant. Et c'est finalement une qualité de ce film : il fait dans l'implicite sans pour autant être trop dans le sous-jacent au point de ne rendre son film intéressant qu'à un niveau analytique. En clair ça reste un excellent drame très prenant mais au contenu assez riche pour peu l'on s'y intéresse.

Donc voilà on est face à un film que je considère comme étant objectivement excellent mais qui à cause de manque dans son récit et d'un ressenti très personnel m'a tout de même déçu. Mais il n'en demeure pas moins que je vous le recommande très chaudement.

Inherent Vice :

Un film de Paul Thomas Anderson avec Joaquin Phenix, Josh Brolin, Owen Wilson, Katherine Waterston.

Inherent Vice est un film que je suis allé voir à reculons, un peu effrayé par sa durée. Comprenez bien que j'aime le travail de Paul Thomas Anderson, le réalisateur de ce film. Toutefois les critiques déjà parues sur le net évoquaient un film confus, se perdant en digression et à ce titre je ne savais pas si j'étais prêt à le subir pendant 2h30, dans une salle de cinéma donc avec une échappatoire limitée. Et finalement j'ai beaucoup aimé bien que je comprend les critiques faites à son égard.

Il est clair que Inherent Vice aurait gagné à élaguer son intrigue, touffue au point d'en devenir bordélique. Bien sur ce traitement est assez pertinent avec le contexte du fil, à savoir la fin de la période hippie, la désillusion suite à cette dernière et cette Amérique en perte de repère. A ce titre le film est très réussi quand il s'agit de dresser le portrait de ce pays et propose beaucoup d'idées aussi bien visuelles que scénaristiques. La confusion narrative peut aussi s'expliquer par le biais du héros du film, génialement interprété par celui que je considère comme étant le meilleur acteur du moment, à savoir Joaquin Phenix. Nous avons clairement un personnage principal traversant le métrage dans un perpétuel état second dû à sa consommation de substances prohibées. De plus il est confronté à une situation le dépassant et finalement il est logique d'embrouiller autant le public que le héros. Cela évite le syndrome du spectateur en sachant plus sur l'intrigue que les personnages. Là nous sommes complètement bombardés d'informations et il est assez difficile de remettre ces dernières dans l'ordre, faire les liens et en plus continuer à suivre le film. Et bien que ce soit pertinent et à propos, il aurait sans doute été bon de simplifier l'intrigue et éviter certaines fausses pistes ne menant finalement à rien. Je pense que l'on peut décemment jouer sur une impression de dépassement du héros tout en maintenant une récit simple ou sans trop embrouiller cette dernière au point que cela devienne irritant. The Big Lebowski des frères Coen en est le parfait exemple. D'ailleurs pour tout vous dire, Inherent Vice m'a énormément fait penser au film précédemment cité en juste beaucoup plus compliqué et moins fun (même si certains passages m'ont fait hurler de rire).

Au niveau de la mise en scène pas grand chose à redire. C'est du P.T Anderson et ce dernier soigne ses cadres c'est indéniable. On est toutefois dans du moins "m'as tu vu" que There Will Be Blood et dans quelque chose d'un peu plus... sobre. C'est d'ailleurs ce que je trouve le plus incohérent finalement : d'un côté on a ce récit extrêmement alambiqué mais de l'autre une mise en scène assez contrôlée, se perdant peu en digression et en effets de style. Mais ça passe.

Bon là aussi je sais que j'ai eu tendance à me focaliser sur le négatif, mais dans les faits ça reste un très bon film et pour le coup, bien que j'appréhendais sa durée, je n'ai pas vu le temps passer. Pas le meilleur film de son réalisateur mais quand même du très bon niveau à voir ne serait ce que pour l'interprétation hallucinée et géniale de son acteur principal.

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Y
J'ai vu Foxcatcher, et j'ai eu à peu près le même sentiment, voire même plus négatif. J'ai admiré les qualités de mise en scène et d'interprétation, mais ça ne m'a pas intéressé. Je suis resté à distance du film. A voir pour autant, car certaines scènes sont incroyables de tension.
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H
J'avais le même ressenti que toi à la sortie du flm (mr Edward pourra en témoigner) avec une déception prédominant sur le reste. Mais c'est en y repensant, en cherchant ce qui "coinçait" réellement que je me suis rendu compte que finalement c'était infime par rapport aux qualités que je peux reconnaitre à ce film. Finalement ce n'est pas une oeuvre que j'ai apprécié au visionnage mais je pense que sur la durée, après une certaine maturation il devient plus appréciable.<br /> <br /> Après il n'en demeure pas moins qu'il m'a moins marqué que Lost Rivers. Finalement des trois critiques, c'est celui que j'ai préféré mais aussi celui dont je dis le plus de "mal"... Je ne suis plus à une contradiction prêt.

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