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The Temple Of Whiskers

The Temple Of Whiskers

THE TEMPLE OF WHISKERS est un blog consacré au 7ème art, fondé le 3 mai 2012. Il est l'œuvre de 6 personnes (William, Vivien, Lelya, Yoyo, Hunter Arrow et mr-edward), qui se sont rencontrés via le site internet Allociné, plus précisément sur le forum du film Inception. L'objectif étant simple : vous faire partager leur amour du cinéma.


Robocop : 50% blockbuster, 50% controversé , 100% remake

Publié par Hunter Arrow sur 31 Mars 2014, 23:22pm

Catégories : #Sorties Ciné

Oui je sais, cette critique est carrément en retard et ne suit pas vraiment l'actualité cinéma du moment. Mais que voulez vous, entre un concours qui a focalisé mon attention, un coup d'état que j'organise afin de libérer le Zouzbékistan de l'emprise Maléfique de Leyla et enfin ma grande tendance à la procrastination; il m'a fallu un peu de temps pour m'y mettre à cette critique, bien que le film m'a grandement inspiré pourtant.

Le contexte :

Bon je vais la faire courte, car je pense que ma critique sera en elle même suffisamment longue et surtout je n'ai pas envie de sombrer dans la redites en m'attardant sur des choses que vous devez déjà savoir.

Alors comme vous le savez déjà, ce Robocop est le remake du film du même nom sorti en 1987 et réalisé par le néerlandais taré alias Paul Verhoeven. Le film original, bien que démonté à sa sortie par les critiques qui n'y voyaient qu'un bête film d'action régressif, a remporté un certain succès public. Il et est avec le temps devenu un film culte révélant un sous texte bien plus profond que ce à quoi il pouvait laisser présager initialement. Paradoxalement c'est auprès des gamins, public pourtant absolument pas visé par le film original, que le personnage est devenu le plus populaire.

La suite : deux autres opus au cinéma qui furent merdiques (le deux est une honte, le trois est naze mais a au moins le mérite d'avoir essayé de faire au mieux). Mais ce n'est pas tout. En effet au fur et à mesure des années Robocop s'est décliné sous la forme de comics (dont un cross over avec le Terminator), de jouets, de jeux vidéos, de dessins animés, d'une série de merde, de téléfilms de merdes... Autant dire que si il ne restait plus grand chose de la franchise après ses deux calamiteuses suites cinématographiques, cela n'a pas empêché les services marketing de sucer la moelle de leur licence jusqu'à plus soif, où plutôt jusqu'à ce que le personnage tombe en désuétude. En clair, malgré l'aura du premier film, Robocop c'était juste devenu un vendeur de produits dérivés un peu vieillot, symbole d'une époque révolue.

Jusqu'à ce qu'un certain José Padhillas arrive à la MGM. Et alors qu'il était en réunion avec les pontes du studio et qu'il faisait face à une affiche du premier film, il a innocemment demandé "Et si j'en faisais un remake ?". Bien lui en a pris, il est devenu, avec son film, la cible à peine mouvante d'un bashage généralisé sur Internet de la part des adorateurs du film original. Un bashage dont je dois admettre avoir participé... Il faut dire que les nouvelles étaient loin d'être bonnes, surtout quand des déclarations faisaient état du tournage de Robocop comme étant la pire expérience dans la vie de son réalisateur. Ouais ça ne vendait pas du rêve. Mais maintenant que le film est sorti, qu'est ce que ce dernier peut bien valoir ?

L'Histoire :

Alex Murphy (Joel Kinnaman) est un flic abonné à VDM. Alors qu'il était sur le point de coïter avec son épouse dans un rapport strictement approuvé par l'Église, il se fait interrompre par l'alarme de son auto qui s'est délanchée inopinément et va tenter d'éteindre cette dernière. Mal lui en a pris car en moins de temps qu'il n'en faut pour prononcer "Eyjafjallajökull", il termine en méchoui. Mais c'était sans compter sur la compagnie Omnicorp qui va récupérer le corps cuit à point de Alex Murphy et ainsi transformer ce dernier en Robocop.

Notre Héros, messieurs dames... Mais si cherchez bien dans l'image. C'est un peu comme retrouver Charlie, sauf que ce dernier serait éparpillé à plusieurs endroits.

Alors, verdict ?

Et bien c'est du presque tout bon. Et oui, alors que j'avais affuté mes griffes afin de décalotter dans la douleur ce remake que je considérais prématurément comme étant inutile, je me dois d'admettre que je fus agréablement surpris et qu'au sortir de la séance, un sourire béat s'est affiché sur mon visage. Cela m'a d'ailleurs valu des problèmes avec la mère d'un enfant qui pensait que mon air de pervers était adressé à son gosse. Alors deux nuits au poste plus tard, un constat s'est imposé à moi : d'une part je ne devais plus sourire car cela m'attirait inexorablement des emmerdes. Mais d'autre part, JE DEVAIS rédiger la critique de ce Robocop 2.0 afin de laver son honneur aussi souillé que la virginité de Miley Cyrus !

Alors déjà il faut établir un fait suivant : Non qualitativement parlant, ce Robocop n'égale pas l'original. Il faut admettre, qu'aussi correct soit il, il lui manque quelques fulgurances que l'on pouvait trouver dans la version de Verhoeven. Des fulgurances tels que ce passage tout simple où Robocop, alors qu'il passe passablement ses nerfs sur le père dans la série That 70's Show, va au dernier moment se retenir d'exécuter sa vengeance lorsque s'affiche une Directive sur son "HUD" à savoir "Faire respecter la Loi". En soi ce passage est tout con mais il nous fais nous poser la question suivante : Est ce que c'est Alex Murphy qui de son choix conscient décide d'exécuter cette directive où alors cette dernière empêche de manière systémique Robocop d'exécuter froidement une personne sous le prétexte de la vengeance et ce faisant, l'empêche de se rabaisser à son niveau. En gros, est ce que parfois un raisonnement calculateur de machine n'agirait pas mieux qu'un Humain. Et oui c'est ça le génie.

Au cas où vous ne l'auriez pas compris je parlais de ce passage plus haut.

Et clairement, jamais la version de José Padilha n'a de telles fulgurances en terme de mise en scène. Mais est ce pour autant un mauvais film ? Bien sur que non. Et peut être est il temps de juger ce film non par rapport à l'oeuvre originale et ainsi affirmer que puisque c'est moins bon, alors c'est de la merde. Non regardons le simplement pour ce qu'il propose et évitons de sombrer dans le paradoxe du Fanboy. Je m'explique, le paradoxe du Fanboy c'est un peu ce comportement type que l'on peut retrouver chez les fans d'une oeuvre et qui souhaiteraient que, lorsque l'on en fait un remake ou que l'on se réapproprie cette dernière, rien ne change tout en considérant que de toute façon si l'on fait pareil cela sera moins bien que la matériau d'origine et ainsi forcément de la merde. En gros, quoique vous fassiez, ils vous chieront toujours à la tronche tels des petits vieux par un beau matin de diarrhée.

Mais voilà, trêve de digressions, attaquons nous à la critique concrète du film. Alors je vais commencer dans le classique en évoquant la réalisation. Clairement celle ci n'est pas révolutionnaire mais elle a le mérite d'être efficace et de porter l'histoire. Si certains vont se rouler par terre de dégout devant un film dont la violence a clairement été édulcorée par rapport au film d'origine, il faut reconnaitre que ce n'est pas pour autant que le film parait trop propret. En clair, ne vous inquiétez pas, quand il s'agit de défourailler, ça défouraille. Et à défaut d'avoir du vaurien badigeonné de produits chimiques on a.... Nan je ne peux pas le dire. Sachez juste que le film réserve une scène aussi prenante que surprenante avec un Murphy sous son jour le plus... vide. Par contre on pourra décemment pester sur quelques erreurs de mise en scène assez "primaires". Je pense notamment à ce passage où les performances de Robocop sont mises en concurence avec un drone dans une simulation. Assez étrangement toutes les séquences dans la simulations sont filmées en vue à la troisième personne alors qu'il aurait été plus pertinent à ce moment de filmer l'ensemble à la première personne. J'avoue que je chipote pour du détail mais sur le coup ça m'a gêné. 

Et puisque l'on en est à parler de l'aspect visuel du film, il faut évoquer le design général de ce dernier. Alors il faut admettre que les premières photos de tournage n'envoyaient pas du rêve avec une armure pour Robocop évoquant davantage une tenue de paintball. Pourtant il faut admettre qu'à l'écran le résultat est bien plus convainquant ce qui est normal car rappelons le : souvent les costumes sur les photos de tournage font cheap. Repensez donc aux images qui avaient circulé sur l'affrontement entre Batman et Bane pour The Dark Knight Rises pendant le tournage. Mais voilà, pour en revenir à ce Robocop, visuellement c'est plutôt bon. Pas des plus original mais ça tient parfaitement la route. Et pour ceux gueulant après la couleur noire (oui je sais, techniquement le noir n'est pas une couleur), sachez que d'une part le scénario le légitime parfaitement et surtout vous retrouverez votre Robocop aux teintes argentées quand même.

Vous allez m'aimer, bordel de merde !!!

Vous allez m'aimer, bordel de merde !!!

Mais bien sur l'aspect visuel n'est pas à lui seul le motif pour "louanger" a volonté ce Robocop nouveau. Bien qu'agréable, ça reste "basique". Mais là où le film m'a vraiment surpris dans le bon sens du terme, c'est surtout dans son écriture. Alors là dans le fond on reste dans du blockbuster calibré. Mais ce n'est pas pour autant que le film est aussi vide que l'occiput d'un candidat des Anges de la Télé Réalité. En effet le scénario de ce film est rempli de très bonnes idées permettant ainsi à ce reboot d'offrir une nouvelle vision du poulet d'acier. Et c'est là où à mon sens ce Robocop nouveau gagne tout son intérêt en tant qu'oeuvre cinématographique. Il est la parfaite illustration de l'idée qu'un même postulat de départ peut entrainer plusieurs directions scénaristiques ou thématiques abordées, selon qui le réalise.

Prenons en exemple le traitement de la famille de Alex Murphy. Dans le film original, Verhoeven a très intelligemment écarté de l'intrigue cette dernière et ainsi jamais on ne voit la femme et le fils de Murphy autrement que dans les bribes de souvenirs que ce dernier a conservé d'eux. C'était un parti pris brillant. Mais le film de Padilhas a décidé d'exploiter la famille de Murphy en tant que ressort dramatique. Alors dans un premier temps on peut gueuler après le manque d'originalité de cette démarche et cette tentative d'apport d'une émotion "facile". Sauf que là où le film est réussi c'est dans un premier temps le fait que ce soit bien traité. Ok, c'est assez évident et convenu dans la démarche, mais les acteurs et la mise en scène permettent à cet élément de bien passer. Mais là où c'est le plus intéressant c'est surtout le parallèle que cet élément scénaristique apporte avec une situation à la portée "universelle". Ainsi on peut aisément voir Alex Murphy comme ces soldats qui sont revenus de zones de guerre, grièvement blessés au point d'en être handicapés et qui vont devoir affronter le regard de leur famille. Ainsi ces dernière vont revoir, non plus l'homme qu'ils ont connu, mais un corps mutilé. Et ça, mes bonnes gens, c'est ce que j'appelle une bonne idée d'écriture. D'autant plus une bonne idée que Padilhas va aller à fond avec cette vision détournée du soldat rentrant du front en exploitant aussi la propagande qui peut être faite au détriment de cet homme par le pouvoir en place. Ici ça se traduit concrètement dans la relation entre Robocop et Omnicorp. En effet cette société va vendre à la populace le fait qu'ils ont donné à un policier intègre qui passa à un poil de derrière de la mort, la chance de pouvoir revoir sa famille et survivre. Toutefois leurs buts altruistes, au vue du monde, ne se révèlent être qu'une simple manipulation de l'opinion publique afin de parvenir à leur fin, à savoir vendre du robot. Et là encore c'est une putain de bonne idée très pertinente.

Alors attention encore une fois le film est très loin d'être parfait d'un point de vue scénaristique. Ou plutôt cela se concrétise surtout avec un montage que l'on ressent comme étant haché. Ainsi j'ai l'impression que par moment l'on a retiré à ce long métrage quelques scènes essentielles à l'intrigue et ce pour des question de rythme. Tout ça afin de conserver un dosage favorable à l'action et ainsi être plus "vendeur". Et en soi c'est vraiment dommage, car ces trous dans l'intrigue nuisent à la cohérence de l'histoire et surtout de son univers. Et d'un côté je trouve que le film parait trop "consciencieux" dans sa globalité pour s'être permis de laisser passer de telles erreurs, ce qui me confirme dans mon opinion que certaines scènes importantes ont été enlevées.

Maintenant, sans transition, je pense que je vais achever cette critique en vous évoquant le casting. Dans sa globalité il est bon. On saluera la taille des boloxx de Joel Kinnaman pour avoir osé reprendre le rôle culte d'Alex Murphy qui fut tenu auparavant par l'inoubliable Peter Weller (qui laissa ensuite sa place pour le troisième opus à Richard Burke et les téléfilms et la série, je n'en parle pas). Et faut le dire, mais le gars Kinnaman s'en tire très bien même si il faut reconnaitre qu'il n'a pas à subir les mêmes contraintes que dû subir Weller en son temps. Par exemple, ce Robocop nouveau impose nettement moins le port du masque ce qui est plus aisé pour son humanisation, ce que le personnage doit dans un premier temps conserver (tiens encore une bonne idée là aussi). Sinon dans les acteurs qui m'ont marqué on notera le toujours aussi classe et cool, Samuel L. Jackson qui assure vraiment le show. Mais bon cet acteur assure toujours le show. Et pour l'anecdote inutile, si d'avance je suis plutôt partisan de la VO pour regarder un film, je dois admettre qu'en ce qui concerne Samuel L. Jackson, j'adore le travail de son doubleur français, Thierry Desroses, qui joue énormément dans la classe que j'attribue à Jackson. Sinon on retrouve l'impeccable Gary Oldman dans le rôle d'un... gentil docteur. Il est intéressant de constater que si à une époque cet acteur fut abonné aux rôles de méchants qu'il a tenu admirablement en particulier dans Léon et le Cinquième Élément de Luc Besson; maintenant la tendance s'inverse. Toutefois son rôle est très loin d'être unidimensionnelle et ce qui est intéressant c'est le contraste qu'il y a entre cet homme fondamentalement bon et les actes qu'il doit commettre en enfreignant ainsi sa moralité. Et enfin, on a surtout le mythique Michael "Julien Lepers" Keaton qui est vraiment excellent dans un rôle qui m'a évoqué une parodie de Steve Jobs... mais version pourri jusqu'à la moelle. Donc Steve Jobs en gros. En tout cas pour conclure ce chapitre sur le casting, il faut reconnaitre que c'est un sans faute avec des choix surprenants et surtout pertinents.

Pour conclure :

Voilà, l'heure de la fin de ma critique approche et avec elle ma dernière leçon de morale de la journée : Ne jugez pas ce Robocop uniquement sous le prisme du "c'est moins bien que l'original qui était génial donc par extension c'est de la merde". Bien sur que non, c'est un bon film et si il n'atteint peut être pas le génie du film de 1987, qui reste un incontournable, il demeure un divertissement très recommandable car porté par une sincère envie de bien faire. Alors regardez simplement ce film pour ce qu'il est : un bon divertissement, relativement maitrisé et loin d'être une coquille vide. Et là on en revient à ce que je disais dans ma critique sur Walter Mitty, nous ne sommes peut être, voir surement, pas devant un chef d'oeuvre, mais le fait que ce soit un bon film aux nobles intentions est en soi une bonne chose. Il existe au cinéma tellement de merdes, qui vous crachent dans la bouche par irrespect en proposant un spectacle consternant; alors évitez de vous acharner sur ce Robocop qui n'a pour seul tort que le fait d'être un remake d'un film culte et attaquez vous plutôt à ces étrons qui n'ont aucun respect pour vous. Et comme je pense que vous voulez des noms, allez donc chercher du côté de Kick Ass 2... En tout cas Robocop version Padilhas est un divertissement de qualité qui mérite qu'on le regarde pour ce qu'il a à offrir et non pour ce que l'on souhaiterai qu'il soit.

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