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The Temple Of Whiskers

The Temple Of Whiskers

THE TEMPLE OF WHISKERS est un blog consacré au 7ème art, fondé le 3 mai 2012. Il est l'œuvre de 6 personnes (William, Vivien, Lelya, Yoyo, Hunter Arrow et mr-edward), qui se sont rencontrés via le site internet Allociné, plus précisément sur le forum du film Inception. L'objectif étant simple : vous faire partager leur amour du cinéma.


Micros-Critiques : Films de 2016 (2/2)

Publié par yoyo114 sur 19 Décembre 2016, 13:38pm

Catégories : #Micro-Critiques

Suite et fin des micros-critiques de l'année 2016, alors que l'heure des classements approche à grands pas ! Pour rappel, je sortirai également une critique complète du dernier film de Pedro Almodovar, Julieta, sorti cette année. Par ailleurs, j'ai profité de ce week-end de tranquillité pour visionner The Revenant, d'Inarritu, que j'avais manqué au cinéma. Je n'en ferai pas de critique, puisque mon collègue Hunter s'en est déjà chargé à sa sortie. Et puis : à quoi bon ajouter ma voix au concert de louanges (méritées) sur le film ?

 

Pour faire simple, autant j'ai moyennement apprécié Birdman, autant j'ai beaucoup aimé The Revenant. Mon avis, c'est qu'Inarritu est un excellent filmeur, mais quand il essaye de réfléchir, ça se gâte. Oui, je suis dur, mais ça explique mon amour soudain pour sa dernière oeuvre. Alors que le tapage autour du film me laissait craindre le pire, j'ai découvert un film étonnamment modeste dans son intrigue, économe dans ses dialogues. Un film très physique et contemplatif, avec peu de musiques, peu de rebondissements spectaculaires, et pourtant, on est happé pendant les deux heures et demie. Même le combat final est très dépouillé : c'est le cinéma américain comme je l'aime. Chapeau bas ! (Et quels paysages ! (Et quels acteurs !)). 

 

Ayant donc célébré ma réconciliation avec le mexicain aux deux oscars, je peux m'atteler à mes trois dernières micro-critiques de cette année 2016. Aujourd'hui, retour sur trois films très différents : Dernier Train pour Busan, Brooklyn Village, et Mr Wolff. Bon, trêve de bavardages. Je vous sens remontés à bloc, impatients, fébriles, tout ça. On commence !

 

Dernier Train pour Busan (Août 2016)

Réalisé par Sang-Ho Yeon

Seok-Woo, banquier divorcé depuis peu, ne prend plus le temps de s'occuper de sa fille. Celle-ci, ne supportant plus la situation, demande à rejoindre sa mère à Busan. Le père et la fille embarquent dans un train KTX (le TGV coréen), alors même qu'un virus étrange provoque des émeutes dans tout le pays. En quelques heures, nos amis Sud-Coréens se transforment en zombies très très méchants. Les passagers rescapés du train livrent une lutte sans merci pour arriver sains et saufs à Busan, la seule ville épargnée par le virus. Seok-Woo parviendra-t-il à sauver sa fille ?

 

Le film de zombies et moi, ça fait généralement deux, mais je suis ouvert à tout, et ce Dernier Train pour Busan a été globalement une bonne surprise. On va commencer par les choses qui fâchent (ce sera fait) : le film souffre, à mon sens, de personnages très stéréotypés. Le père, d'abord égoïste, qui va peu à peu faire attention aux autres. Le chef d'entreprise très très méchant, prêt à tout pour s'en sortir. Le type dont on sait tout de suite qu'il va se sacrifier dans la deuxième partie du film. Etc, etc. Par ailleurs, certains effets de mise en scène (ralentis, musique tire-larmes) rendent quelques scènes un peu too much. 

 

Ceci étant dit, malgré quelques défauts dans l'écriture, et quelques procédés un peu lourds, Dernier Train pour Busan est un excellent film de genre, sans temps mort. Le film reprend les codes des meilleurs films de morts-vivants récents (28 jours plus tard) tout en injectant des éléments nouveaux. Le film, malgré une trame très limitée (un train, des gentils, des méchants), parvient à renouveler constamment ses enjeux. Certaines scènes vont me marquer un bout de temps ! En somme, un film imparfait, mais dont l'inventivité et le sens du rythme tiennent en haleine jusqu'au bout. Que demander de plus ? 

 

 

 

 

Brooklyn Village (Septembre 2016)

Réalisé par Ira Sachs

 A la mort de son père, Brian Jardine emménage avec sa famille dans l'appartement de Brooklyn Village qu'il a reçu en héritage. Au rez-de-chaussée de l'immeuble, une mercerie est tenue par Leonor, une immigrée chilienne. Très vite, une amitié se noue entre le fils des Jardine et le fils de Leonor. Amitié mise à mal par les conflits d'adultes : les parents Jardine se rendent compte que Leonor paye un loyer trois fois moins important que ceux en vigueur dans Brooklyn. Brian Jardine ayant besoin d'argent, il tente d'augmenter le loyer. Leonor refuse et se voit menacée de quitter Brooklyn. 

 

Même si le terme est un peu réducteur, on peut dire que "Brooklyn Village" est un petit film, dans la tradition du cinéma indépendant New-Yorkais. Ira Sachs, dont je découvre le cinéma, fait preuve d'une grande justesse de trait. Plutôt que d'avoir recours à de gros rebondissements, il présente le quotidien des deux familles, l'amitié naissante entre les deux garçons, et les cruautés de l'âge adulte. Il le fait sans prendre parti pour les Jardine ou pour Leonor. On peut trouver le film ennuyeux : ça n'a pas été mon cas. J'ai été emporté par ce tempo très calme, qui rend les envolées lyriques (scènes de roller dans Brooklyn) d'autant plus émouvantes. 

 

En refusant toute dramatisation facile, tout effet de manche, Ira Sachs prend le risque de ne raconter qu'une anecdote. Pourtant, le film parvient à nous toucher, d'abord parce qu'il fait le constat, universel, de l'embourgeoisement des grandes villes. Mais, surtout, parce qu'il décrit des personnages dans toute leur humanité. Alors que les garçons se murent dans le silence, par révolte contre les petits jeux financiers des parents, Brian Jardine leur fait remarquer que les adultes, aussi, parfois, voudraient bien tout laisser tomber, mais qu'ils n'ont d'autre choix que d'avancer, encore. Cette humanité de chaque personnage, ainsi que la chaleur des rues de Brooklyn, donne à l'ensemble un parfum envoûtant et, au final, très poignant. Mention spéciale à tous les acteurs, ainsi qu'à la superbe bande-originale signée Dickon Hinchliffe.

 

 

 

 

 

Mr Wolff (Novembre 2016)

Réalisé par Gavin O'Connor

Petit génie des mathématiques, Christian Wolff est plus à l'aise avec les chiffres qu'avec les gens. Expert-comptable dans le civil, il travaille en réalité pour plusieurs organisations mafieuses parmi les plus dangereuses au monde. Lorsque la brigade anti-criminalité du ministère des Finances s'intéresse d'un peu trop près à ses affaires, Christian cherche à faire diversion : il accepte de vérifier les comptes d'une entreprise de robotique ayant pignon sur rue. Problème : la comptable de la société a décelé un détournement de fonds de plusieurs millions de dollars. Tandis que Christian épluche les comptes et découvre les rouages de l'escroquerie, les cadavres s'accumulent…

Bon, j'ai pas envie d'être méchant, parce que le film n'est pas mauvais en soi : le réalisateur et les acteurs font le boulot, et Ben Affleck est particulièrement investi dans le rôle. Donc, dans l'absolu, c'est un film d'action propret, sans plus, mais pas désagréable non plus. Mais bon, le fait est que je me suis ennuyé à plusieurs reprises, et que je ne suis jamais vraiment rentré dans l'histoire. La faute à des ficelles scénaristiques qui ont vite fait de m'énerver tel Hunter devant un film de Winding Refn.

Déjà, si on fait le compte, il y a trois grands axes narratifs : l'enquête de Wolff sur l'escroquerie, l'enquête du ministère, et le passé difficile de Wolff. On sent bien que le film tente de mélanger ces différents axes pour donner un certain vertige à l'ensemble. Sauf que... ça ne prend pas, car tout est amené avec de gros gros sabots (c'est Noël avant l'heure) et ça fourmille de clichés. Le flash-back avec le père de Wolff, qui l'emmène jusqu'à Jakarta pour le former aux arts martiaux, est plus que risible. Parce que, "la vie est dure, fiston, tu es peut-être un génie, mais je vais faire de toi un mec, avec des burnes, des vraies". Oui, c'est un père ricain comme il faut. Quant à Wolff, c'est le génie-qui-parle-avec-les-chiffres-mais-pas-avec-les-gens, nouveau personnage chouchou des films à oscars. Pitié, amis scénaristes, innovez un peu ! 

Enfin, la seule originalité du film (un comptable dans un thriller) est expédiée à une vitesse astronomique. Wolff est embauché pour trouver l'escroquerie. Il note des chiffres avec un Velleda, il se gratte le crâne deux minutes, et... bingo ! Soixante millions manquants dans le compte d'exploitation de 2004. Houlà, Mr Wolff a tout deviné, tuons-le ! Alors, Mr Wolff range sa calculette et tue tout le monde, sans oublier de sauver la jolie secrétaire... Allez, j'arrête, ça me reprend, ce film me met en rogne. 

Ce sont là mes dernières micros-critiques de l'année, en attendant, peut-être, un article sur le très beau film d'Almodovar, Julieta. Petit message à mes amis et confrères du blog : qui se dévoue pour organiser le nouveau Top of The Blog. Je peux m'y mettre si personne n'a le temps. Auf Wiedersehen, et joyeux noël ! 

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V
Par rapport au top of the blog, en prévision pour une potentielle vidéo, j'ai fait mon top 50 provisoire de tous les films de 2016 que j'ai pu voir, donc si tu veux je te le passe.
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