La fin du monde est passée, plus besoin de se tirer les cheveux façon Blaise Pascal, c’est le moment idéal pour commencer une nouvelle série d’articles.
Voici donc le premier volet de mon dossier « Les meilleures scènes ». A chaque article, je choisirai un réalisateur que j’apprécie, et je commenterai les scènes les plus marquantes de sa filmographie, où plutôt celles qui me touchent personnellement. Bien entendu, il risque d’y avoir des spoilers. Mais ne vous inquiétez pas !! J’ai tout prévu pour que votre lecture soit facile et sans danger. Si le titre de la scène est écrit en vert, c’est qu’il n’y a pas de spoiler. S’il est en rouge, c’est qu’il y a un spoiler (je sais, les capacités de mon cerveau sont stupéfiantes (en toute modestie )).
Roman Polanski est l’heureux élu, le premier à passer sur ma table de dissection. D’abord, parce que j’ai vu la plupart des films-clés de sa filmographie. Mais aussi, parce que sur « The Temple of Whiskers », on a très peu parlé de Polanski, qui pourtant est un réalisateur que j’affectionne particulièrement (même si sa cote de popularité est encore plus basse que celle de Jean-Marc Ayrault).
C’EST QUOI QU’IL A FAIT D’IMPORTANT ?
- Répulsion, 1965
- Le bal des vampires, 1967
- Rosemary’s baby, 1968
- Chinatown, 1974
- Tess, 1979
- Le pianiste, 2002
- The ghost writer, 2010
QU’EST-CE QU’IL A DE PARTICULIER ?
On dit souvent que ce sont les artistes dépressifs qui font les plus grandes œuvres. Et pour le coup, Polanski a eu une existence particulièrement chaotique. Toute sa famille (sauf son père), a été exterminée en camp de concentration. Lui-même a vécu au Ghetto de Cracovie, dans lequel il a survécu grâce au marché noir. Vingt ans plus tard, sa femme, Sharon Tate, est assassinée par la bande de Charles Manson alors qu’elle était enceinte de lui. Et comme si ça n’était pas suffisant, sa carrière a été émaillée d’échecs critiques et commerciaux (le tournage de « Pirates » fut l’un des plus catastrophiques de l’histoire du cinéma).
C’est sans doute grâce à cette vie terrible que Polanski a réalisé des films saisissants, où l’élégance le dispute au cynisme. La vraie force de Polanski, c’est de raconter des histoires amères, sans mettre mal à l’aise le spectateur. Au contraire, la plupart des films de Polanski procurent un vrai plaisir pendant le visionnage. Comment fait-il ? Difficile à dire. On peut mentionner à nouveau l’élégance assez époustouflante qui émane de chacune de ses œuvres. Et puis toujours ce voyage entre humour et angoisse, surtout dans « Le bal des vampires ».
5/ La scène du couteau, Chinatown
Pour un film qui a presque quarante-ans, on peut dire que la scène est très réaliste. Le détective Gittes, interprété par Jack Nicholson, se fait taillader le nez par un malfrat, interprété par… Polanski lui-même ! Pour la scène, le réalisateur a confectionné un couteau particulier, équipé d’une poire remplie de faux sang. Le film a un peu vieilli, mais cette scène est toujours très impressionnante.
http://www.youtube.com/watch?v=8SPakQ7hH6I
4/ Le monologue de Ben Kingsley, la Jeune Fille et la mort
On a reproché à Polanski de faire du théâtre filmé dans « La jeune fille et la mort ». C’est en partie vrai, mais qu’importe : c’est aussi un grand film, malheureusement méconnu. Mais la tension et l’émotion atteignent leur point culminant dans la scène finale, au bord de la falaise, où Ben Kingsley fait face à la caméra pendant trois minutes ininterrompues. Il révèle la vérité qui s’était fait attendre pendant tout le film : une vérité amère, repoussante, inquiétante. Le tout accompagné d’une musique discrète mais importante, car elle rend la scène moins froide, moins clinique.
http://www.vodkaster.com/Films/La-Jeune-Fille-et-la-Mort/3112
3/ Le message à Ruth, The Ghost Writer
Dans cette scène, Roman Polanski démontre toute l’élégance de sa réalisation, et sa capacité à créer du suspense avec presque rien (ici, un bout de papier). Ici, l’écrivain, interprété par Ewan McGregor, vient de découvrir une vérité scandaleuse. Il décide de la révéler à Ruth Lang, autre héroïne du film. On sait que cette révélation va faire l’effet d’un coup de tonnerre. Et regardez comment Polanski fait doucement monter la tension, dans un magnifique plan-séquence :
Attention : il faut arrêter la vidéo au bout de 1 :30, sinon, vous allez voir la fin du film.
2/ Le départ à Auschwitz, le pianiste
Voilà une scène particulièrement douloureuse et pourtant très sobre du film de Polanski. Pas de musique émouvante, pas de larmes. Juste le héros qui est sauvé in extremis de la déportation, parce qu’un des officiers le reconnaît et se rappelle que c’est un pianiste exceptionnel. Un passage un peu amer, d’autant que Szpilman, interprété par Adrian Brody, est contraint de dire adieu à toute sa famille en trois secondes, sachant qu’ils sont promis à une mort certaine.
http://www.cinemovies.fr/film/le-pianiste_e75750/videos/1/m3541
1/ La scène de danse, le bal des vampires
Cette scène est l’exemple parfait du style Polanski : à la fois très drôle et très inquiétante. Les deux héros du film se sont immiscés dans le fameux bal des vampires, déguisés comme les créatures, si bien qu’ils passent inaperçus. Ils essayent de parler à Sarah, la prisonnière des vampires, afin de la libérer. Mais, alors qu’ils sont sur le point de réussir, ils vont être démasqués. Vous remarquerez encore une fois l’incroyable précision de la mise en scène, la montée simultanée de l’angoisse et de l’humour.
Désolé pour la mauvaise qualité :
http://www.youtube.com/watch?v=mAXVDH_1q_M